Dr Edmond Koffi, porte parole du collectif des syndicats du Centre national de recherche agronomique, (Cnra), a confié aux médias ce vendredi 29 juin 2018, que les propriétés foncières dudit centre sont constamment agressées au vu et au su des autorités étatiques. Le CNRA dispose de 20 stations de recherche et d’expérimentation et de 18 sites annexes couvrant 27 198 ha, dont 13 602 ha dotés d’un titre foncier au nom des anciennes structures françaises de recherche; 12 415 ha dotés d’un arrêté ministériel et 1 181 ha résultant d’accords selon le droit coutumier. « Si avant la création du CNRA, la question de l’agression du patrimoine foncier du CNRA était minime (34 ha dont 32 ha de cacaoyer et 2 ha de caféier infiltrés par des producteurs à Oumé, en 1985), cette question est devenue plus récurrente et s’est accrue avec l’infiltration de 1050 ha du domaine du CNRA à San Pédro, sis au Pont Bascule, sur la route de Soubré à 20 Km de San Pédro par des producteurs, l’occupation de 5 ha de l’ancien site de la SRT du CNRA devenue domaine de l’ordre de Architecte, au Carrefour de la vie, à Cocody, en septembre 2008; l’occupation de 35 ha en 2008, du site expérimental de la Station de Recherche de Bingerville qui abritait la collection de cacaoyers pour la construction de l’Hôpital Mère-Enfant » a déploré le porte-parole Dr Edmond Koffi. Il a remercié l’Etat qui a mis sur pied un groupe de travail pour étudier la situation dramatique que vit le CNRA. Malheureusement les recommandations de ce groupe de travail peine à être exécutées. Ce qui lui fait dire que de hautes personnalités étatiques tireraient les ficelles pour diverses raisons. Ce qui peut constituer un véritable danger pour l’agriculture, pilier de l’économie ivoirienne. « Des individus au plus haut sommet de l’Etat veulent utiliser des parcelles du CNRA pour des promotions immobilières. Le CNRA, chef de file de la recherche agronomique n’a pas ses sites sécurisés. Qu’ils avancent tous les arguments sauf celui de l’urbanisation car cela ne tient pas. Il faut regarder à la Côte d’Ivoire. Si on est premier partout cacao, café, palmier à huile, anacarde etc) c’est bien grâce au CNRA. Il faut laisser les domaines du CNRA tels qu’ils sont et il faut les protéger sans exclusion » a suggéré Dr Edmond Koffi. Il a enfin laissé entendre que la primature et les ministères de tutelles sont informés de ce drame qu’est l’expropriation des parcelles du CNRA. A sa suite, Dr Cathérine Djidjé de la station de Bingerville a fait savoir que la réduction des parcelles du CNRA est un véritable handicap pour les générations futures qui n’auront pas d’espaces pour faire les expériences en grandeur nature des résultats de leurs recherches. C’est donc un véritable cri de coeur que le Cra lance à l’Etat de Côte d’ivoire.
JPH