Côte d’Ivoire/Lancina Karamoko, cadre du RHDP formel: « Les propos et attitude de Katinan livrent Gbagbo à la vindicte populaire »

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Dans sa contribution, Lancina Karamoko, cadre du RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix), dénonce vivement les propos et les attitudes de Koné Katinan, actuel vice-président et porte-parole du PPA-CI (Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire) et ancien ministre sous Laurent Gbagbo. Lancina Karamoko accuse Katinan d’attiser la division et de ternir l’image de Laurent Gbagbo par ses attaques répétées contre le gouvernement actuel et ses représentants.

L’élection présidentielle prochaine en Côte d’Ivoire, conformément à la constitution, est prévue se tenir le 25 Octobre 2025. Déjà, les différents états-majors des partis politiques et de la société civile sont à pied d’œuvre pour peaufiner les différentes stratégies. Des alliances, même les plus controversées, sont en gestation.

Si ce regain de vitalité de la démocratie ivoirienne est de nature à rassurer la communauté nationale et internationale, force est de constater que certains responsables politiques ont choisi de s’adonner à des sorties maladroites qui, malheureusement, pourraient nous replonger dans un environnement délétère qui, jadis, était derrière nous grâce aux nombreux sacrifices consentis par le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara. Dans la présente contribution, j’ai fait le choix de m’attarder sur les errements et délations de Monsieur Koné Katinan.

En effet, depuis son retour d’exil, Monsieur Koné Katinan, à ce jour Vice-président et porte-parole du PPA-Ci, ne rate jamais l’occasion, dans chacune de ses sorties, de s’attaquer dans une violence verbale, sans précédent, au Gouvernement et aux cadres du RHDP. Comme si c’est de cette façon qu’il pourra avoir les faveurs de son mentor, Monsieur Laurent GBAGBO, dans le but de se faire une place de choix dans le Fan club de l’ancien pensionnaire de la CPI.

Dans sa récente conférence de presse, Koné Katinan n’a pas dérogé à sa règle. Je ne reviendrai pas sur toutes les allégations de ce fonctionnaire d’état qui, justement, doit sa réintégration dans l’administration ivoirienne, grâce à la volonté manifeste et conciliante du Président Alassane Ouattara. Toutefois, il me semble important de m’attarder sur quelques points afin d’éclairer l’opinion publique mais aussi d’aider Monsieur Katinan à se rappeler de l’histoire récente de notre pays car je pense sincèrement, peut-être qu’il ne le sait pas, que ses propos et son attitude sont entrain de livrer l’ancien Président Laurent Gbagbo à la vindicte populaire. Revenons donc sur quelques points

Le Braquage de la BECEAO

Après le deuxième tour de la présidentielle de 2010, le Président Alassane Ouattara a été proclamé officiellement vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI). Lesdits résultats ont été rejetés par le camp Gbagbo qui a fait un blocus autour de l’hôtel du Golfe où étaient retranchés le Président Alassane Ouattara et son gouvernement qu’il venait de mettre en place. À sa propre demande, Laurent Gbagbo a fait appel à l’arbitrage de la communauté internationale qui a confirmé la victoire du Président Alassane Ouattara.

Et malgré tout, il s’est accroché au pouvoir. Et pour prouver qu’il demeure à la barre du bateau ivoirien, Gbagbo forme, à son tour, un gouvernement dans lequel il nomme Katinan au poste de Ministre du budget. Sur instructions donc de Gbagbo, le sieur Katinan, avec sa nouvelle casquette de Ministre du budget, a fait le tour des banques, dont la BECEAO nationale, pour prendre de l’argent au motif de payer les salaires. Le faisant, il savait qu’il était dans l’illégalité parce que des instructions contraires, notamment la fermeture des banques, avaient données par le gouvernement légal du nouveau Président Alassane Ouattara.

Mais Katinan a réussi sa ronde parce qu’il était appuyé par des militaires acquis à sa cause. Quels montants ont été retirés dans ces conditions ? Et combien a été payé aux fonctionnaires et agents de l’Etat dans les guichets de la BNI ? Seul Katinan peut répondre à cette question. Cependant, l’enseignement à tirer dans cette gymnastique rocambolesque, c’est que le Gouvernement Ouattara est resté constant dans sa démarche.

« L’action de Katinan est un braquage ». Et pour confirmer cette démarche, dès que le Président Ouattara a retrouvé toute la plénitude de son pouvoir, il a réglé les arriérés de salaires, justement impayés durant la période de la crise post-électorale. Ignorant du coup la soit disant paye effectuée par Katinan. Et personne ne s’en est plaint. En conclusion, Katinan n’ayant pas été autorisé par le gouvernement légal du Président Ouattara à prendre de l’argent dans les banques, a fait un braquage sur instructions de Monsieur Laurent Gbagbo qui était son mandant.

Katinan nous parle de corruption !!!

Quand j’entends parler de corruption de la bouche de Katinan, je me mets à rire. Il y avait-il un régime plus corrompu que celui de Gbagbo ? Souvenez-vous, en 2010, l’affaire des concours de la fonction publique qui a défrayé la chronique. Une fraude massive avait même été dénoncée aux différents concours par le Professeur Mamadou Koulibaly qui était non seulement Président de l’Assemblée mais également troisième vice-président du parti présidentiel. La démission de feu Désiré Tagro avait été demandé. En représailles, Koulibaly avait été traité de Malien de Bandiagara par les patriotes chauffés à blanc par le camp GBAGBO. Et dire qu’ils se réclament panafricanistes.

Katinan parle de gabegie et de détournements de deniers publics

Qui ne se rappelle pas de l’affaire des barons du café-cacao ?. Tous arrêtés, y compris la compagne de Affi N’guessan, mis en prison et jamais jugés parce que la république de GBAGBO était mouillée jusqu’au cou. Où sont passés les centaines de milliards des planteurs de café et de cacao dont ils prétendent défendre la cause aujourd’hui ? Justement, en son temps sur la question, le Président Koulibaly avait demandé, en vain, une information parlementaire pour éclairer les ivoiriens.

Je me souviens également, à l’époque, que nous, proches collaborateurs de Koulibaly, avions été menacés physiquement pour, dit-on, trahison de secret d’état. Je me souviens enfin, qu’au regard de toutes ces questions, un Secrétariat général extraordinaire, s’était tenu, de 21h à 2h du matin à la résidence de AFFI N’guessan, pour légitimer ces forfaitures. Parce qu’à l’issue de ce conclave de haut niveau, Mamadou Koulibaly, Atteby Williams et Diabaté Bêh avaient été mis en minorité. Je laisse libre cours à Katinan de qualifier ces actes que moi je peux appeler la corruption institutionnelle de la refondation.

Dégradation du système scolaire abordé par Katinan

Sous Gbagbo, les vrais maîtres du système scolaire étaient justement la FESCI aux ordres du camp GBAGBO. L’université, je le rappelle, était devenu le terreau des guerres des gangs. Des étudiants étaient pourchassés et tués. Des filles violentées. La drogue y circulait. Et finalement nos diplômes n’avaient aucune valeur à l’extérieur. C’est une évidence et Katinan le sait.

La dégradation des infrastructures routières et sanitaires

En Côte d’Ivoire, on n’avait plus de route. L’autoroute était parsemée des nids de poule. Les coupeurs de routes avaient élus domiciles sur les parties des routes où la vitesse possible ne pouvait pas excéder trente km/h. Abidjan- Gagnoa était un calvaire. Quant aux hôpitaux, on pouvait y arriver pour une consultation de grippe et repartir avec une grave infection.

Et lorsque Gbagbo était interpellé il disait tranquillement « nous sommes en guerre » Et quand on lui conseillait de mettre en veilleuse les travaux dans les zones occupées au profit de la zone gouvernementale, il rétorquait que les revenues mobilisées par les régies financières servaient pour la sortie de crise. Et finalement des considérations extra, qui n’ont rien à voir avec les activités de la République sont venues faire coucher le pays qui était déjà à genoux.

Alors, il faut que Katinan arrête sinon il y a à boire et à manger sur les actes honteux de la refondation que Koulibaly appelait justement la Rebfondation. Et cela ne sera pas à l’honneur de son mentor Gbagbo. Dans ce pays, il y a des libres penseurs dans la société civile qui parlent et qui donnent leurs avis. Ils ont le droit de parler et de mener des réflexions. Ils sont nombreux dans le milieu des journalistes et des écrivains. Certains sont assez connus. Nous pouvons les écouter et débattre sur des sujets d’intérêts publics.

Mais des gens comme Katinan et certains, jeunes par l’âge mais très anciens pour avoir été comptables de l’histoire douloureuse et récente de notre pays, doivent se taire. GBAGBO est dépassé. Il a fait plus de mal que de bien à ce pays. Et comme le lézard, il a détruit avec sa queue ce qu’il dit avoir durement construit. Si la loi l’autorise à être candidat, il le sera. Mais si la loi interdit sa candidature, elle sera rejetée et le pays avancera. Nous sommes en paix et nous y resterons.

Lancina Karamoko

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