Je vous salue depuis ma toute petite tribune. Des faits significatifs se sont passés ces jours-ci dans mon pays qui attirent mon regard. Je citerai pêle-mêle deux points: la grève des enseignants et la dissolution du tout puissant syndicat estudiantin la Fesci. Le premier, le débrayage des enseignants à abouti à des ponctions sévères sur leurs salaires. On a beau décrié la méthode, il faut tout de même reconnaître qu’il y a bien une injustice quant au traitement des fonctionnaires ivoiriens. Des favorisés parce que dit-on font entrer de l’argent dans les caisses de l’État, bénéficient des primes dites d’incitation. Et d’autres des défavorisés, n’ont droit à cette prime. Eux n’ont pas besoin d’etre incités. C’est injuste. C’est une catégorisation fâcheuse des fonctionnaires d’un même pays. Le fait perdure et tous les pouvoirs qui se sont succédé sont fautifs sur le coup. Non, de ma petite tribune, je dis encore non parce que, personne, aucun autre fonctionnaire ne mérite d’être mieux incité que les “ingénieurs qui façonnent les esprits des apprenants”. La formation de mon point de vue, est le point de départ de tout développement. Fort de ce seul argument, aucun sacrifice ne devrait être plus grand pour ceux que tout le monde a simplement raison d’appeler maîtres au sens plein du terme. Mais on a vite fait de lever sur eux le bâton et non la carotte, estimant qu’ils sont trop grognons sur les bords. Certains affirmant pour leur part qu’ils jouent les enfants gâtés. A les voir ou entendre parler de leurs maîtres, on mesure chez eux le degré de haine qu’ils éprouvent à leur endroit. Malédiction, mille fois malédiction car quiconque nie à son maître son mérite et le respect auxquels il devrait avoir droit, court tout droit à sa perte, tel un enfant désobéissant. Oui, malheureusement aujourd’hui le politique agit sur l’enseignant l’utilisant à bien d’égards comme un levier pour parvenir à ses sales fins. Ce n’est pas de ce maître dont je parle ici, haut perché sur ma petite tribune. Ici , je reste dans le seul contexte d’une revendication légitime. Demander au gouvernant qu’il améliore sa condition sociale, ne peut pas dépeindre défavorablement sur son rendement et cela pour le biens de nos loupiots. Faut bien comprendre cela dans ce seul sens. Ils n’ont pas travaillé pendant trois jours, d’accord qu’on ne leur verse pas le salaire des trois jours, parce que l’ouvrier doit mériter son salaire. Mais est-il aussi tenu d’effectuer le travail pour lequel il n’à pas été payé ? Non. Il faut éviter de part et d’autre le bras de fer. Savoir toujours raison gardée. Un enseignant comme disait un ami, est plus qu’une bombe. J’ai vu des gens se réjouir des ponctions opérées sur leurs salaires. Qu’ils s’en délectent si ça leur dit. A propos de ces retenues sur salaires, pourquoi y en a-t-il eu puisqu’il a été dit que la grève n’a pas été suivie ? Dans quelles proportions ont-elles été faites ? Où va cet argent ainsi précompté ?. Je m’arrêterai seulement aux seules trois questions qui peuvent bien en appeler d’autres. Attention, l’enseignant est souvent seul dans sa classe. Qu’on ne l’amène pas à desenseigner. L’autre point de l’actualité non moins brûlante est la dissolution des organisations syndicales estudiantines. Oui, On peut applaudir parce qu’il faut le reconnaître, à l’heure actuelle, elle fait beaucoup plus de bien à tout le monde et en particulier à l’étudiant lambda venu de Peguekaha, de Glôpahodi, de Gnaprahio, de Guintéguéla, de Nidrou…pour apprendre seulement. Pas pour se former au maniement de la machette, du pistolet au pour apprendre à organiser un rap. Pour toutes ces raisons, j’ai applaudi de ma petite tribune avant de me rendre compte qu’on a laissé longtemps agir le monstre fesci. De mon point de vue, il aurait fallu situer d’abord toutes les responsabilités dans les nombreuses déviations de cette organisation mafieuse, avant de prononcer de façon péremptoire sa dissolution. Sinon elle me paraît assez précipitée alors qu’une action en justice est en cours, après le meurtre du fameux général sorcier et l’arrestation du patron de la Fesci ainsi que plusieurs de ses sbires. Laissons la justice aller au bout. Libre, moi. Je vous salue.
JPH