La pénurie d’eau à Bouaké est loin de connaître une solution définitive maintenant. Selon les propos d’un responsable de la Société de distribution d’eau en Côte d’Ivoire, (Sodeci), les populations de la capitale du centre pourraient encore attendre plusieurs semaines pour connaître un début de solution à leurs souffrances liées au manque d’eau. La raison essentielle selon notre interlocuteur, est que le sol de Bouaké n’est pas riche en eau de qualité. À preuve, sur 22 forages réalisés à ce jour qui devaient permettre de renforcer la distribution de l’eau dans les robinets, seulement 08 se sont positifs. La solution qui pourrait mettre du baume au coeur des populations, mais qui n’est qu’une solution palliative, reste le raccordement du barrage de Gonfreville et du Kan au système de distribution d’eau urbain. Et là encore, certains quartiers pourraient ne pas bénéficier de cette autre mesure. La solution idéale pour ce responsable de la Sodeci, reste la pluie. << S'il pleut abondamment et que le barrage de la Loka se remplit, nous retourneront à un rythme de distribution normal >>. En attendant que Dieu entende les prières des uns et des autres à Bouaké, l’Office national de l’eau potable, continue de distribuer l’eau aux populations. Mais vu l’étendue de la ville et la densité de la population, ses efforts semblent passer inaperçus. Et les supputations vont bon tain. Des sources indiquent qu’il n’y a que 02 citernes qui font la ronde à travers la ville, quand d’autres dénoncent une commercialisation de l’eau par les agents distributeurs, à des ménages ou structures privés, en priorité. Sur la première récrimination, la réaction du responsable de la Sodeci avec qui nous échangeons est nette. << Faux, il y a en tout 15 citernes qui font de la distribution >>. Pour la seconde récrimination, il ne nie pas les faits, mais les attribue à des agents distributeurs véreux dont certains ont été déjà éconduits. En outre, répondant à une autre préoccupation des populations qui est la mauvaise desserte des quartiers, l’homme soutient que le plan de distribution de l’eau a été établi en accord avec les chefs de quartiers et de communautés. << Dans tous les cas, il faut dénoncer systématiquement tout travers. Quand nous sommes saisis, nous prenons des mesures immédiates >>. Mais il se presse de préciser que dans la desserte, << certaines structures sont prioritaires. Ce sont les centre de santé, les internats, les prisons, les morgues...>>. Concernant le tarissement du barrage de la Loka, principale cause de cette pénurie d’eau, qui est à amputer à l’action humaine, notamment l’exploitation des carrières de sable sur le site du barrage, un arrêté préfectoral est en vigueur pour interdire ces activités. De nouvelles carrières de sable ont même été ouvertes en dehors du site de prédilection de la Loka. Mais coupons court, ce arrêté n’est pas respecté. Plusieurs riverains du quartier par lequel transitent les camions bennes transportant encore le sable, continuent d’exploiter les carrières de la Loka. << Leur cadence a seulement diminué. En réalité, il continuent d'aller chercher le sable à la Loka, surtout la nuit >>, nous révèle T. Assemian. habitant du quartier Tchèlèkro, route de Béoumi. Les autorités de la ville sont donc averties. Il faut prendre des mesures énergiques pour stopper l’exploitation des carrières de sable du site de la Loka pour ne pas qu’elles se rendent complices des souffrances prolongées des populations.
JPH