Transport/Sécurité routière. Abdoulaye Sylla Président de la FENSC-CI et gérant de Sylla Express estime que les accidents de la route ne sont pas une fatalité.

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Abdoulaye Sylla, Président de la Fédération Nationale de syndicat de chauffeurs de Côte d’Ivoire et gérant de l’Entreprise Sylla Express Transport, déplore les accidents sur les routes. Il pense que ce fléau n’est pas une fatalité compte tenu des efforts faits par le gouvernement pour réduire le nombre des accidents. Aussi, se réjoui-t-il du lancement des travaux de construction d’une gare multimodale à Adjamé par le Ministre gouverneur du District d’Abidjan et souhaite la construction de quatre (04) gares multimodales dans la commune d’Adjamé pour lutter contre la prolifération des gares.

Le ministre gouverneur du District d’Abidjan a lancé les travaux d’une gare multimodale à Adjamé le 04 novembre 2024, pour assainir le désordre dans le transport. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Je vous remercie. Surtout je commence par monsieur le Président de la République Alassane Ouattara. Son premier ministre Beugré Mambé et les membres du gouvernement pour la feuille de route qu’ils ont donné au ministre gouverneur du district d’Abidjan Cissé Bacongo par rapport à l’organisation même du district d’Abidjan. Nous attendons une nouvelle gare depuis longtemps. Depuis les années 1980, nous les transporteurs de la commune d’adjamé n’avons n’a pas pu avoir de gare moderne. À l’époque, ils ont construit d’abord la nouvelle à côté de la RAN qui n’a pas pu contenir les transporteurs. Aujourd’hui, ce sont les transporteurs des lignes interurbaines qui occupent cette gare. Le transport urbain n’a pas de gare. C’est sur les voies publiques que nous faisons les gares.

Donc nous sommes beaucoup contents pour le lancement de cette gare depuis le 4 novembre, dans la commune d’adjamé. Nous avons besoin de 4 gares dans la commune d’Adjamé. Vu du nombre de véhicules que nous possédons. Il y a Adjame nord et Adjamé sud. A Adjamé sud, nous transportons les passagers à Adjamé passant par le Zoo d’Abidjan. Adjamé-Bingerville, Adjamé–Anono, Adjamé-Attoban, Adjamé-Akouédo. Le nombre de véhicules fait que nous sommes dispersés dans Adjamé. A chaque fois nous sommes déguerpis. Et les lieux que nous avons négociés avec la Mairie, nous payons les taxes de l’occupation du Domaine Public (ODP). A Adjamé Sud Nous trois gares en plus de ce qui sera construite pour régler le problème de l’insécurité.

Cette gare peut-elle résoudre le cas des gnambros ?

L’organisation actuelle des gnambros règle le problème de l’insécurité à Adjamé. A l’époque dans les années 80, on ne pouvait pas quitter cinéma Roxi à partir de 6 heures du matin  pour  venir à la gare de Bingerville sans être agressé. Le soir aussi c’est pareil. A l’époque, c’est le commissaire de 3e arrondissement qui était Aboubacar Sanogo qui était venu voir nos responsables syndicaux pour qu’ils s’organisent pour s’occuper des enfants désœuvrés dans le transport qui agressent la population. A l’époque d’El Hadj Cissé Lacina à Kassoum Coulibaly en passant par Yaya Fofana, chacun avait son système pour s’occuper des jeunes désœuvrés. Pour les contrôles des gares et les sites de chargement, il fallait faire recours à la violence. C’est comme cela que les machettes sont arrivées dans les gares routières. S’il y a une organisation pour les insérer, c’est une bonne chose. Il y a trois groupes des personnes qui existent dans les gares. Il y a des anciens propriétaires de véhicule qui sont aussi pris en charge les syndicats des transporteurs, les anciens chauffeurs qui ne sont plus en activité qui sont dans l’organisation des chauffeurs. Le troisième groupe, c’est les jeunes désœuvrés qui dans les gares. Il faut tenir compte de tout le monde dans la gestion des gares multimodales. Chaque entité doit y trouver son compte pour que la circulation soit fluide.

Le Projet de mobilité urbaine d’Abidjan (PMUA) a mené une tournée de sensibilisation dans 6 communes d’Abidjan qui sont traversées par la ligne du Bus Rapide Transport (BRT). Quel était le contenu de cette tournée ?

Les responsables de PMUA  ont demandé aux acteurs du transport de se mettre en règle vis-à-vis de la formation que le PMUA met à leur disposition pour obtenir le Certificat d’Aptitude de Transport (CATR) pour les autoriser à conduire. Sans ce diplôme, on ne pourra plus conduire. Avec la mise en circulation du BRT en 2027, les minibus joueront le rôle de rabattement. C’est-à-dire prendre les passagers dans les quartiers pour les emmener aux arrêts de bus et Metro ou aux arrêts de bus et Métro pour les emmener. Le monde du transport va changer et cela va faire la fierté de la Côte d’Ivoire.

Les transporteurs sont accusés de ne pas faire de grèves sous le régime du Président Ouattara. Que leur répondez-vous ?

 La grève c’est un droit absolu dans la Constitution ivoirienne, mais il ne faut pas faire des revendications sans fondement. Sous les régimes précédents, le carburant augmente et ils ne nous disent rien. Mais depuis l’avènement de ce pouvoir, le carburant a commencé à baisser. De 2022 à 2023, le gouvernement a même subventionné le cout du pétrole jusqu’à un certain moment.

Il a appelé nous les acteurs à travers le ministère de transport pour nous dire cette fois-ci nous sommes fatigués. Nous ne pouvons plus subventionner le cout du carburant. Ce qui n’était pas le cas des autres gouvernements ou on augmente le carburant sans nous prévenir. Nous ne sommes pas des politiciens mais quand vous faites l’affaire des gens il faut que nous reconnaissions qu’ils font notre affaire. Il faut à l’actif du gouvernement actuel, le renouvellement du parc automobile et des infrastructures routières Les routes sont en bon état.

Qu’en est-il de la sécurité sur nos routes ?

 Nous remercions la gendarmerie nationale avec à sa tête le commandant supérieur le Général APalo et la police nationale pour ce qu’elles font pour assurer notre sécurité sur l’ensemble du territoire. La gendarmerie veille toujours sur l’autoroute et l’ensemble du territoire pour éradiquer les actions des coupeurs de route et assurer la sécurité des conducteurs et les passagers.

Aujourd’hui au niveau d’Abidjan, les agressions ont démuni. C’est vrai que l’insécurité ne peut pas finir à 100% mais on remercie les forces de sécurité  pour les efforts qu’ils font pour assurer notre sécurité. Nous les transporteurs nous croyons que la modernisation du transport va changer nos mentalités. Et surtout faire en sorte qu’il n y ai pas beaucoup d’accidents.

Depuis quelque temps la présence de forces de sécurité sur les routes est de plus en plus remarquable. Est-ce que cela ne favorise pas le racket ?

Sur la forme oui, mais sur le fond c’est nous même qui encourageons le racket. Parce que les véhicules de transport en commun ne sont pas à jour de leurs papiers afférents au transport. Le gouvernement a lancé l’opération Épervier No 10. Le rapport de la police a révélé que 2130 véhicules circulaient sans assurances et 1043 véhicules circulaient sans visite technique. Sans compter les véhicules qui circulent avec des plaques d’immatriculation banalisés pour échapper à la verbalisation. Toutes ces infractions appellent le retour des forces de l’ordre sur les routes. Je profite pour demander aux transporteurs de mettre les papiers de leurs véhicules à jour. On ne peut pas parler de racket. C’est un arrangement entre nous les transporteurs et les forces de l’ordre pour préserver le social.

Comment réagissez face aux multiples accidents sur les routes dont le plus récent remonte au 10 novembre à Gagnoa, a fait une vingtaine de tuée malgré la campagne de sécurité routière menée par le Ministère des Transports ?

C’est dommage, je présente mes condoléances aux familles des victimes et prompt rétablissement aux blessés. Ces accidents sont dus aux excès de vitesse. Nous demandons encore une fois aux conducteurs de réduire les vitesses pour que vivent les usagers. Avec les efforts que fait l’Etat pour réduire le nombre des accidents sur les routes, on continue d’avoir des morts. C’est déplorable. Selon les derniers rapports de l’OSER, le nombre d’accidents est en baisse. Nous demandons à l’Etat de continuer la sensibilisation et nous en faisons autant. Il faut changer le mode de transport en Côte d’Ivoire. Il faut que le transport soit multimodal. C’est-à-dire développer le transport par le train entre les grandes villes, l’exploitation des voies lagunaires. Cela va réduire les accidents parce que jusque-là la majorité des populations se déplacent par les véhicules. Ce n’est pas une fatalité, Avec les efforts du gouvernement, nous parviendrons à réduire le nombre des accidents. Nous demandons aux conducteurs de rouler doucement, car on est pressé.

Entretien réalisé par N.K 

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