Côte d’Ivoire/Une manifestation des populations d’Adjamé-village contre la construction du 4è pont dispersée

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Les habitants d’Adjamé-village se sont réunis ce vendredi 7 septembre pour entamer une marche de protestation contre le déguerpissement de leur village. La manifestation a été réprimée par les forces de l’ordre à coup de gaz lacrymogène. Des témoins font état de plusieurs blessés parmi les manifestants. En effet, la population d’Adjamé-village qui s’oppose à ce que leur village soit rasé dans le cadre de la construction du 4e pont a décidé de se faire entendre. Les membres de la chefferie et la population ont été gazé par la police. Selon la chefferie, l’État doit accepter de discuter et trouver un terrain d’entente avec la chefferie du village et la population. Conséquence, la voie menant au Plateau a été bloquée, les villageois voulaient coûte que coûte tenir leur manifestation de protestation contre le 4e pont. « Nous ne sommes pas contre le développement, mais nous ne voulons pas de ce pont dans notre village. Ça risque de déborder si les autorités ne prennent pas leurs responsabilités. Nous avons annoncé notre marche, elle a été autorisée », affirme Nangui Boua Scherubin, un jeune du village, interrogé par des confrères. Après de âpres discussions avec les agents de la police nationale, le chef du village assisté par des chefs des autres villages Ébrié a tenu une conférence de presse pour faire le point de la situation qui prévaut dans le village. « Notre combat, c’est de nous faire entendre. Je tiens à préciser que nous sommes de la fratrie Bidjan qui compose 7 villages dont le centre est Adjamé-village. Le problème qui touche Adjamé-village aujourd’hui est une affaire du 4eme pont. Ce qui a fait déborder le vase, c’est de penser qu’Adjamé a tout donné à la Côte d’Ivoire, aujourd’hui on veut raser notre village. Nous avons donné notre confiance au gouvernement et on veut marcher sur nous. Pour cette manifestation d’aujourd’hui (vendredi) nous avons informé les autorités sécuritaires de l’itinéraire. Nous avons dit à la police que notre manifestation était de 9H à 13H. Cette police nous a gazés. Nous avons enregistré plusieurs blessés y compris un bébé qui a été sérieusement touché. Nous ne sommes pas contre le développement, mais nous ne pouvons pas accepter que le développement emporte notre village. L’impression que j’ai, quand je regarde tout ce qui se passe c’est si comme la Côte d’Ivoire se limite à Abidjan. La baie de Cocody, les gens se mettent à faire des travaux sans que nous ne soyons informés. Abidjan est quand même notre village et nous n’avons rien vendu. Quand quelqu’un te tend la main, il ne faut pas lui prendre le bras. Nous avons beaucoup donné à Abidjan. L’impression qu’on a, c’est que les gens luttent pour notre destruction. Le crapaud est inoffensif, mais ce n’est pas pour cette raison qu’il faut le mettre dans ton caleçon », a expliqué le chef d’Adjamé-village, N’Gboba Simon. Visiblement énervé. La situation était encore tendue entre les deux parties, en fin de matinée.

(Photo d’archives)

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