Le défunt est originaire du village d’Elokato. En effet le conflit entre les deux villages dure plus d’un siècle. Tout serait parti d’une ouverture de voie par les jeunes d’Elokato, l’ancienne route d’accès et de sortie du village étant impraticable du fait d’un trou béant causé par l’érosion. L’initiative est perçue comme une provocation par les jeunes du village voisin d’Elocaté. Les tentions virent vite à l’affrontement qui vont causer la mort de Fulgence Djomo, 37 ans père d’une fillette et dont la compagne porte une grosse d’environ cinq mois. Du côté d’Elokato on affirme qu’un accord avait été trouvé pour l’ouverture de cette voie qui va servir aux deux villages. Mais les riverains d’Elokaté, eux pensent que leur parcelle a été détruite sans leur consentement. Il s’en est suivi plus de quatre heures d’affrontements. L’école primaire et le centre de santé communs aux deux villages n’ont pas échappé à ces affrontements. Des blessés par balles ont été enregistrés et le centre de santé a eu du mal à fonctionner, de même que l’école. Un détachement des forces de l’ordre parviendra à ramener le calme et les protagonistes regagneront leur village. Une médiation des autorités administratives conduite par le préfet d’Abidjan Vincent Toh Bi a été entreprise pour ramener la paix entre les deux villages.
Le préfet d’Abidjan a demandé comme mesure conservatoire, l’arrêt des travaux. Notons que le fossé avance depuis plus de 50 ans et est profond de près de 100mètres. Elokato et Elocaté sont nés de l’implosion du village d’Eloka. En cause un conflit entre les deux frères qui dirigeaient la communauté. L’un a donc quitté le village pour aller créer le sien non loin de là. L’histoire remonte à 1917. Un siècle après le conflit perdure avec des escalades de violences meurtrières. Même si le calme semble être de retour, la grande question est de savoir comment ce conflit séculaire sera résolu.
JPH
