À un mois de l’élection présidentielle au Brésil, celui que l’on donne favori, le candidat de l’extrême droite Jair Bolsonaro a été poignardé en pleine campagne le jeudi 6 septembre 2018. Il a été immédiatement opéré et son état est jugé stationnaire.
La campagne présidentielle brésilienne est bouleversée. La plupart des adversaires du député Jair Bolsonaro, de droite comme de gauche, ont fermement condamné l’attentat dont il a été victime jeudi soir, et ont témoigné de leur solidarité.
L’ancien capitaine de l’armée était en campagne électorale dans la ville de Juiz de Fora, dans l’Etat de Minas Gerais ; il était même porté sur les épaules de ses militants, lorsqu’un homme a brandi un couteau et l’a poignardé dans le ventre.
Le candidat à la présidence a été grièvement blessé. Il a été opéré dans un hôpital et pourrait être transféré vers un autre établissement à São Paulo ce vendredi. Pour l’heure, l’état de santé de Jair Bolsonaro reste délicat.
Quel impact de cet attentat sur l’état de l’opinion à un mois du scrutin ?
L’assaillant a été immédiatement arrêté et identifié. Selon les premières informations de l’enquête préliminaire, il a milité au sein du parti de gauche PSOL – Partido Socialismo e Liberdade, une scission du PT – et déclare, via son avocat, avoir agi pour des motifs religieux et politiques. Le colistier du député, le général Mourão, avait lui mis en cause le Parti des travailleurs de Lula da Silva.
L’affaire a bien sûr une répercussion immédiate sur la campagne. Au figuré, M. Bolsonaro était devenu la cible des attaques de la plupart des candidats. La justice empêchant Lula de se présenter, c’est lui qui est en tête dans les sondages.
Or, toutes les chaînes de télévision diffusent en boucle la scène de l’attentat. On voit le candidat se tordre de douleur après avoir été poignardé. Des images-chocs, qui pourraient attirer la sympathie d’un public qui lui était auparavant hostile.
Un candidat aussi difficile à remplacer que Lula, mais qui lui reste en course
Jair Bolsonaro ne pourra participer ni à des réunions publiques, ni à des débats pendant plusieurs jours. A la radio et à la télévision, il ne dispose que de quelques secondes de campagne officielle par jour, son parti n’ayant que huit députés.
Il va donc devoir compter sur ses militants et sur les réseaux sociaux pour rester visible. Difficile pour autant de suppléer Jair Bolsonaro, personnage polémique qui, dans cette campagne atypique, prêche l’auto-défense et défend le port d’armes.
Par le passé, le député a été mis en cause plusieurs fois devant les tribunaux pour ses propos contre les Noirs, les femmes et les homosexuels. Avant cette attaque spectaculaire, beaucoup de Brésiliens disaient qu’ils ne voteraient jamais pour lui.
Avec Rfi