Côte d’Ivoire/Africa Sports d’Abidjan. Autopsie d’une descente aux enfers

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Du jamais vu et surtout du jamais imaginé. Qui aurait parié un seul instant que le club de Simplice Demessé Zinzou descendrait un jour aux enfers ?

L’Africa Sport National d’Abidjan, ancien vainqueur de Coupes d’Afrique, vivra probablement la saison prochaine en D2 ivoirienne. Comment cela a-t-il pu se faire ?

Disons-le tout net, c’est la conséquence, d’un bicéphalisme qui a fini par plomber un club qui longtemps figure parmi les meilleurs de la place, voir du continent.

Battu par l’USC Bassam (3-1) à la faveur de la 13ème au stade Robert Champroux de Marcory, l’Africa Sports court certainement vers la D2 pour la première fois de son histoire, et ce, 74 ans après sa création.

A l’heure actuelle, le Club de Comara Yacouba, un des ancien joueur qui a écrit nul doute l’une de ses plus belles pages, ne compte que huit petits points après 13 journées. Pire, les Aiglons ont perdu leur match de la 9e journée sur pénalité contre l’ES Bafing (1-1 sur le terrain) après que leur adversaire a. dénoncé l’utilisation d’un joueur, Kouadio Arsène Désiré, qualifié hors-délai.

Quel destin pour ce club dix-sept fois champion de Côte d’Ivoire et vainqueur de la Coupe nationale à 21 reprises, également vainqueur de deux éditions de la défunte Coupe d’Afrique des vainqueurs de Coupes (1992, 1999), de la Supercoupe d’Afrique (1993) et finaliste de la C1 africaine en 1986 ?

On se souvient du coup de son président mythique, Simplice Zinsou, l’homme au cigare, qui n’a jamais été inquiété par les proverbes d’un certain Koné Tiémikri en son temps, dont le long mandat à la présidence, est étroitement associé à la conquête de titres sur la scène africaine.

Après lui, le club a tangué et aujourd’hui s’effondre comme un château de cartes. De conflits en conflits, il y eut ces dernières années celui pour la présidence entre Cheick Oumar Koné à Alexis Vagba, avec deux groupes de joueurs et de multiples rebondissements judiciaires.

Un club sans infrastructures

L’Africa ne dispose pas, comme son éternel son rival de l’Asec, d’un siège propre et d’installations.

Deux camps en chien et chat, chacun possédant son groupe de joueurs et un entraîneur ! À chaque match, les deux techniciens avaient la lourde responsabilité d’aligner, en retenant une moitié de joueurs de chaque camp, qui ne s’entraînaient même pas ensemble.

Des salaires impayés aux joueurs

Yves Zogbo Junior, nommé dans la précipitation à la tête d’un comité de normalisation, n’est-il pas arrivé en retard, trouvant des joueurs sans salaires depuis de nombreux mois ?

L’heure des interrogations

Qu’est-ce qui pourrait sauver l’Africa d’une relégation imminente ? Une saison blanche en D2 sans montées, peut-être, avec un statu quo en D1.

Oubien, un changement de format de la compétition (actuellement deux poules de sept) et un passage à seize clubs ?

Si tel n’est pas le cas, et à moins d’un hypothétique projet de reprise sérieux avec un chronogramme précis et des dirigeants qui optent pour un professionnalisme sobre plutôt qu’une gestion à la petite semaine, l’Africa n’est-il pas parti pour manger son pain noir durant quelques années ?

Que ces dirigeants, du moins ce qu’il en reste, sachent qu’en D2 ivoirienne, il fait froid, et même très froid. Le Stella Club d’Adjamé et le Stade d’Abidjan, (les Yéyés) en savent quelque chose.

Prions tous pour l’Africa Sports, pour le bien du foot ivoirien.

JPH

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