« Cette année, nous ne comprenons rien dans la campagne de l’anacarde. Et pourtant, cette campagne nous avait laissé un réel motif d’espoir, parce que le prix bord champ fixé par le gouvernement bien que tardif, avait atteint une barre jamais égalée dans l’histoire de l’anacarde. Malheureusement, aujourd’hui, nous avons nos yeux pour pleurer, parce que notre produit ne s’achète pas ». Ce cri de cœur est celui de Koné Talnan producteur d’anacarde à Arikokaha. Tout comme lui, beaucoup de paysans ont encore leur production sous la main. La raison, ils espéraient en tirer un bien meilleur profit en vendant parmi les derniers comme ce fut le cas l’année passée. Le kilogramme de la noix de cajou avait grimpé en 2017 jusqu’à 900 f CFA voir 1000 frs vers la fin de la campagne, alors que le prix bord champ, était fixé à 425 frs. Cette année, vu l’augmentation du prix bord champ, il était logique pour les producteurs de s’attendre à mieux. Amer constat pour eux, car le prix d’achat qui a plafonné quelques jours les 700 frs, a vite fait de redescendre à 650 frs, 550 frs puis 500 frs. Pire aujourd’hui, il nous revient de façon récurrente que de véreux acheteurs proposent des prix en dessous du prix bord champ et comme s’ils s’était passé un mot, ils ne se voient plus sur le terrain. Est-ce une stratégie pour contraindre les paysans à vendre moins chère ? Toujours est-il qu’un nombre important d’agriculteurs ne trouvent plus d’acheteurs à leurs produits, bien qu’ils se soient résolus à vendre au prix bord champ. Cette situation somme toute déplorable, a poussé le délégué du Conseil Coton-Anacarde, (CCA) de Niakara, Sinaly Koné, à appeler les producteurs à dénoncer les acheteurs véreux. En tournée à Tortiya et Tafiré, il a rappelé aux producteurs, les mesures prises par le gouvernement ivoirien pour le bon déroulement de la campagne de commercialisation de la noix de cajou 2018 toujours en cours. « Depuis le 15 février 2018, le gouvernement ivoirien a fixé le prix plancher bord champ à 500 f CFA. Celui qui vous propose un prix en deçà de ce montant, doit être immédiatement signalé auprès des autorités locales, et mieux, auprès du comité de veille départemental présidé par le préfet », a enjoint Sinaly koné aux producteurs.
JPH