Côte d’Ivoire-Niakara/Le proviseur du lycée Henri Konan Bédié dément être complice des enseignants grévistes

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Suite à la grève des enseignants du lycée Henri Konan Bédié de Niakara, le proviseur du dit établissement, M. Zegbi zagbo à été convoqué au ministère de l’Éducation nationale par sa hiérarchie. Il aurait selon des indiscrétions encouragé la grève des enseignants en demandant aux élèves le lundi 25 février dernier de rentrer chez eux jusqu’à nouvel ordre. Il n’en fallait pas plus pour qu’un coup de fil anonyme le dénonce au près de ces supérieurs hiérarchiques. Rencontré pour en savoir plus sur sa supposée complicité avec les enseignants débrayeurs, l’homme dément catégoriquement et affirme plutôt avoir agi pour éviter une situation cahotique à son école.Dans cet entretien il explique ce qui s’est reellement passé et dévoile son plan qui a favorisé une reprise effective des cours depuis le lundi 4 mars dernier et ce jusqu’à à ce jour. 


Ivoirecho.net : M. le proviseur  vous arrivez d’Abidjan où vous êtes allés répondre à une convocation de votre hiérarchie. Quelles en sont les raisons ? 

M. le proviseur. Ecoutez, il ne s’agit pas d’une convocation  proprement dite.

 
Ivoirecho.net. Vous vous êtes pourtant rendus au ministère à Abidjan. 


M. le proviseur. Oui, Suite aux nombreux coups de fil (17) que j’ai reçus de la part de mes supérieurs qui voulaient comprendre pourquoi le lundi 24 février nous avons suspendu les cours. Il fallait que je me déplace moi même pour expliquer de vive voix la réalité du lycée de Niakara.


Ivoirecho.net. Que s’est – il donc réellement passé ce jour là ? 


M. le proviseur. Depuis le lundi 22 janvier date du début de la grève, elle n’as pas été totale ici,  13 enseignants ont décidé de faire cours et ils ont effectivement fait cours jusqu’aux congés de février. À la reprise le lundi 25 février, les mêmes enseignants étaient à la tâche, lorsqu’un groupe d’élèves notamment ceux de la terminale commençaient à grogner. 


Ivoirecho.net. Quel était l’objet de cette grogne ?


Le proviseur. Ces élèves ne supportaient pas que leurs camarades aient cours et que, eux soient laissés pour compte du fait de l’absence de leurs  professeurs, qui pour la majorité étaient grévistes. Ils ont donc piqué une vive colère et entraîné avec eux l’ensemble des élèves. Un désordre c’est donc emparé de l’établissement. 


Ivoirecho.net. Quelles ont été les conséquences de cette colère généralisée des élèves ? 


Le proviseur. Je voudrais d’abord dire que le message des élèves était clair ce jour là :<< ou bien tout le monde fait cours ou alors personne ne fait cours >>. Ils ont donc commencé avec des coups de sifflets, des jets de pierres, et ont entrepris de déloger leurs camarades qui faisaient cours. Voyant que cela pouvait dégénérer, j’ai donc décidé de les rencontrer. Malheureusement il était difficile de leur faire entendre raison. Cette rencontre n’as donc pas permis de les calmer. C’est pourquoi ensemble, avec mes collaborateurs nous avons décidé de suspendre les cours ce jour là et non d’arrêter les cours. 

Ivoirecho.net. Quelle est la nuance entre « suspendre » et « arrêter » les cours ?


Le proviseur. Écoutez, face donc à cette grande colère et à un débordement évident il fallait suspendre les cours. Quand on suspend, cela signifie qu’on peut reprendre ultérieurement, dans un bref délai, alors que arrêter les cours sous entend qu’il n’y aura plus cours et que cela peut prendre beaucoup de temps. Nous avons donc suspendu pour protéger non seulement les élèves eux-mêmes, mais également les enseignants et surtout le peu d’installations dont dispose le lycée.


Ivoirecho.net. Dès le lendemain on vous a vus faire une série de réunions.


Le proviseur. Oui, j’ai d’abord fait une réunion avec les professeurs le 26 février. Au cours de cette réunion 48 professeurs sur 53 étaient présents. En toute responsabilité ils ont  manifesté le désir de faire cours. Ensuite  le 27 j’ai fait une réunion avec le COGES, c’est-à-dire les parents d’élèves pour leur demander de faire la sensibilisation au près des élèves pour une reprise des cours.


Ivoirecho.net. Votre appel a-t-il été entendu ? 


Le proviseur. Absolument, puisque les esprits se sont apaisés et les cours ont repris. Nous avons commencé timidement, mais aujourd’hui, la quasi totalité des enseignants sont présents. C’est le lieu de remercier tous les enseignants non seulement pour leur sens élevé du devoir mais également pour le respect qu’ils ont à nous écouter. Je voudrais également remercier les parents d’élèves et les élèves eux mêmes qui ont compris la nécessité de faire en sorte que l’école fonctionne normalement à Niakara.

 
Ivoirecho.net. Votre dernier mot.


Le proviseur. Je voudrais terminer en marquant ma gratitude à Madame le préfet de Niakara, sans qui nous n’aurions pas réussi cette reprise de cours. Je marque également ma gratitude à mes supérieurs hiérarchiques pour leur compréhension et leur réitère ma disponibilité à oeuvrer sans cesse pour une école d’excellence comme le prône Mme Le ministre sous l’autorité du président de la République son excellence Allassane Ouattara.  

Entretien réalisé par Gnakouri Tostao

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