La commission spéciale de suspension et de retrait du permis de conduire a retiré plusieurs permis de conduire aux chauffeurs ayant provoqué des accidents de la circulation. En cette période de fêtes de fin d’année, M. Abdoulaye Sylla président de la Fédération Nationale des Syndicats des Chauffeurs de Côte d’Ivoire (FENSC-CI) approuve cette mesure qui selon lui va faire prendre conscience aux chauffeurs qui ne respectent pas le code de la route.
En cette période de fin d’année, comment réagissez-vous face à la commission spéciale de suspension et de retrait du permis de conduire pour réduire le nombre d’accident en Côte d’Ivoire ?
La commission spéciale de suspension et de retrait du permis de conduire a été réactivée suite à la mort accidentelle du comédien Bulldozer. Après cet accident, le ministère des Transports a jugé bon de réactiver cette commission parce les accidents sont devenus trop fréquents en Côte d’Ivoire. Je suis très content de la réactivation de cette commission qui existait auparavant. Nos camarades chauffeurs doivent savoir que conduire un véhicule, obéit au respect du code de la route. La commission a retiré 37 permis de conduire. Depuis 1999, cette commission n’a pas fonctionné suite aux crises intervenues en Côte d’Ivoire. En ma qualité de président de la Fédération Nationale des Syndicats des chauffeurs de Côte d’Ivoire, je remercie le ministre des Transports pour le travail qui est entrain d’être fait pour réduire le nombre des accidents. Chaque fois qu’il y a eu un retrait ou suspension de permis ou autre sanction, une communication est faite autour pour amener les autres à prendre conscience. Je dis que c’est une très bonne chose pour la sécurité de la population.
Pensez-vous que ces sanctions peuvent réduire le nombre des accidents de la circulation sur les routes ?
Ces mesures peuvent réduire le nombre des accidents de circulation parce que 90% des cas d’accidents sont dus à des facteurs humains. Donc provoqués par les hommes. Si le chauffeur sait que son permis de conduire est en jeu en cas d’accident, il fera en sorte d’éviter les accidents. La commission fait son travail. Mais, le ministère de la justice a pris un arrêté qui est appliqué régulièrement. Quand il y a un accident mortel, le chauffeur est arrêté et conduit à la Maca, jugé et condamné. Nous, les responsables de syndicats de chauffeurs, ne pouvons plus intervenir en cas d’accident mortel. Tout cela pour réduire les cas d’accident parce qu’on ne joue pas avec la vie des usagers. Nos jeunes chauffeurs aujourd’hui, en trois mois, ils ont leur permis de conduire. Ils n’ont aucune formation. Ils ne respectent même pas le code de la route. Ils ne savent même pas qu’il ne faut pas franchir la ligne continue. Nos jeunes chauffeurs roulent même sur le trottoir. Si ces mesures continuent, ça va diminuer les accidents.
Au-delà de ces mesures, que faites-vous pour sensibiliser vos chauffeurs ?
Nous avons une commission de discipline en notre sein. Quand un chauffeur conduit mal ou est en état d’ivresse, on le fait descendre du véhicule et on appelle le propriétaire pour venir prendre son véhicule. Nous dénonçons à la police, les vendeurs d’alcool frelaté aux alentours des gares routières pour éviter que les chauffeurs prennent de l’alcool. Nous les sensibilisons sur le danger qu’ils encourent en cas de non respect du code de la route. Aujourd’hui, les campagnes de l’OSER ne sont plus comme à notre époque où il y avait des campagnes de l’alcotest par semaine. Les campagnes de l’OSER se font maintenant à la veille des fêtes. La plupart des chauffeurs aujourd’hui conduit sans permis de conduire ou avec des permis de conduire périmés. Quand les policiers les signent. Ils s’arrangent avec eux et continuent leur route. L’OSER doit mener des campagnes dans ce sens. Pour terminer, je lance un appel à tous nos conducteurs, pour leur dire qu’en cette période de fêtes de fin d’année, la circulation est très dense. Il faut rouler doucement, car on est pressé. La vie de la population est entre vos mains. Je souhaite qu’à l’heure du bilan, le nombre d’accidents soit moins que l’année précédente.
Légende photo : Abdoulaye Sylla, pdt de la FENSC-CI
Propos recueillis par N’guessan Kouadio (Collaborateur extérieur)
