Covid-19/C’est quoi le variant Delta ?

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Le variant Delta de la covid-19 sème l’inquiétude un peu dans le monde. En quoi ce variant est-il différent des autres et quels sont ses symptômes?

Le variant Delta continue d’étonner les experts et de les forcer à changer de direction. L’autorité en santé des États-Unis, le CDC (Center for Diseases Control) il y a quelques jours a révisé ses lignes directrices issues au printemps qui avaient éliminé le port du masque dans ce pays voisin. Après la révision de nouvelles données spécifiques au Delta, les États-Unis ont réinstauré la recommandation du port du masque -même pour les personnes complètements vaccinées. 

Le virus qui cause la COVID-19 se nomme officiellement SARS-CoV-2. Comme tous les virus, il finit par connaître des mutations à mesure qu’il se multiple. Ces mutations s’appellent donc « variants ». C’est un processus normal et ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, car un variant peut, en théorie, devenir moins grave et moins contagieux par exemple.

Les principaux variants de la COVID-19, dont l’origine a été identifiée à des endroits spécifiques sur la planète, ont reçu des noms de lettres de l’alphabet grec.

Vers la fin de l’année 2020, on a donné le nom de « Alpha » (première lettre de cet alphabet) au variant identifié au Royaume-Uni. Il y a eu aussi le variant « Beta », provenant de l’Afrique du Sud, le variant « Gamma » identifié au Brésil…

Mais c’est l’apparition du variant « Delta », identifié en Inde, qui préoccupe le plus les scientifiques jusqu’à cette date.

En quoi consiste le variant Delta ?

Ce variant peut entrainer une forme de la COVID-19 qui est beaucoup, beaucoup plus contagieuse que celle du virus original, entré dans nos vies autour de mars 2020. Il est à50% plus contagieux que le variant Alpha, qui était lui-même deux fois plus contagieux que la souche originale!

C’est parce que cette mutation spécifique rend les particules du virus (celles qui sont en forme de couronne) particulièrement aptes à infecter les cellules humaines. À cause de cette particularité, les experts estiment qu’une seule personne affectée en contamine entre 3 et 4, comparé à entre 1 et 2 pour la souche originale.

En 7 mois environ, le variant Delta a réussi à se propager dans plus de 100 pays, ce qui indique son fort potentiel de contamination.

Le variant Delta est appelé à devenir la souche dominante de la COVID-19 dans le monde, c’est inévitable. Pour l’instant par contre, sa prévalence est inégale : plus de 95% des nouveaux cas de covid-19 au Royaume-Uni correspondent au variant Delta, mais comparativement encore peu ici (au Québec comme au Canada). Aux États-Unis, malgré les efforts de vaccination (qui sont moindres qu’ici), le variant Delta constitue à l’heure actuelle la quasi totalité des cas, alors qu’il était à environ 40 % il y a quelques semaines à peine. 

Quels sont les symptômes spécifiques du variant Delta?

Il s’agit de la même maladie, et c’est une maladie qui peut produire une large variété de symptômes, alors il ne sera probablement pas possible pour les personnes affectées de faire la différence entre les variants ou d’être certaines qu’elles ont bien le variant Delta.

Par contre, il existe bel et bien des différences mineures dans les symptômes du variant Delta, par rapport à la souche de COVID originale ou même au variant Alpha de cet hiver :

  • Avec le variant Delta, il y a beaucoup moins de chances de perdre les sens du goût et de l’odorat.

On se souvient qu’auparavant, c’était souvent le premier symptôme ressenti par les personnes atteintes de la COVID-19, et que c’était un symptôme qui perdurait régulièrement à long terme.

  • Le variant Delta provoque plus souvent des symptômes gastro-intestinaux, particulièrement de la diarrhée.
  • Le variant Delta semble être associé à plus de symptômes de la gorge et des voies nasales : mal de gorge intense, nez qui coule et congestion nasale.

Comme pour toutes les autres formes de la COVID-9, les personnes qui attrapent le variant Delta peuvent aussi avoir les symptômes suivants:

  • Mal de tête intense
  • Fièvre
  • Toux persistante
  • Courbatures et douleurs musculaires
  • Essoufflement.

Ce qui distingue surtout le variant Delta, c’est la rapidité avec laquelle les personnes infectées présentent des symptômes : souvent, elles tombent malades en 3 ou 4 jours comparé au début de la pandémie, alors qu’on pouvait voir des infections survenir 10 à 14 jours après l’exposition au virus.

Les experts savent aussi que lorsqu’il s’agit du variant Delta, les gens n’ont pas besoin d’autant de « charge virale » (les particules du virus qui pénètrent dans l’organisme) qu’avant pour être malades.

Comment se protéger du variant Delta et d’une 4e vague ?

C’est très simple : il faut être adéquatement vaccinéC’est-à-dire qu’il faut reçevoir 2 doses de vaccin contre la COVID-19.

Les personnes complètement vaccinées résistent remarquablement bien au variant Delta – elles sont protégées à environ 95 % et si jamais elles l’attrapent quand même, elles sont nettement moins à risque de développer des complications, d’être hospitalisées ou de décéder.

Le Québec est présentement l’un des endroits les plus vaccinés dans le monde, mais il reste encore du chemin à faire pour qu’au moins 75 % des gens soient complètement vaccinés, avec leurs deux doses. Plus il y a aura de gens adéquatement vaccinés et moins le variant Delta va faire des ravages, mais c’est évident qu’il va falloir prévoir une hausse des cas liés à ce variant au Québec. Ce variant se propagera en majeure partie chez les personnes non-vaccinées et qui ont reçu une seule dose, pouvant quand même causer des éclosions ciblées parmi ces populations.

Les dernières données sur le variant Delta

Dans un document interne publié il y a quelques jours, le CDC a justifié son changement de recommandations en se basant sur de nouvelles données spécifiques au variant Delta.

Pour l’élaboration de ce rapport, le CDC a entre autres étudié de près une éclosion du variant Delta de plus de 900 cas, qui a débuté à Provincetown au Massachussetts suite à une fête du 4 juillet. Ce qui a marqué les experts, c’est que les 3/4 des personnes infectées par cette éclosion étaient… complètement vaccinées.  

Voici donc les plus récentes conclusions des experts américains sur le variant Delta:

  • Le variant Delta est non seulement beaucoup plus contagieux que le virus original, mais il désormais considéré comme étant plus contagieux que le SARS et le MERS (les deux coronavirus précédents qui ont causé des épidémies), que le rhume et la grippe saisonnère (l’influenza), que la grippe espagnole et que le virus de l’Ebola. (Ceci ne signifie pas que le Delta est plus grave. La grippe espagnole et l’Ebola étaient/sont définitivement plus mortels, même s’ils étaient/sont moins contagieux).
  • Les gens infectés par le variant Delta ont en général une charge virale beaucoup plus grande que celle de la souche du virus original. C’est réellement ce facteur qui change la donne de la « contagiosité ».
  • Même complètement vaccinés, les gens infectés par le variant Delta ont une charge virale presqu’aussi élevée dans le nez et la gorge que celle des gens qui ne sont pas vaccinés. Ce que cela signifie, c’est qu’ils peuvent bel et bien transmettre le virus aux autres. Cette constatation était tout à fait inattendue et contraire aux hypothèses précédentes.
  • 79 % des personnes étudiées qui ont contracté la COVID durant cette éclosion ont eu une maladie symptômatique. Pour la vaste majorité toutefois, leurs symptômes étaient légers, comparables à ceux d’un rhume.
  • Les vaccins actuels, bien qu’ils ne procurent pas une protection parfaite contre le virus, fonctionnent pour empêcher les complications, les hospitalisations et les décès. Seulement 5 personnes provenant de cette éclosion ont été hospitalisées.
  • Les personnes non-vaccinées ou non adéquatement vaccinées étaient tout de même beaucoup plus à risque de contracter la COVID que les personnes vaccinées.

C’est pourquoi le CDC revient sur sa position et recommande désormais le port du masque à l’intérieur et ce, même pour les personnes adéquatement vaccinées. Le port du masque prévient des infections et freine des éclosions sans devoir tout fermer ou reconfiner. Le masque ne peut servir qu’à empêcher l’explosion des cas de la maladie, qui peut rester grave chez les personnes non-vaccinées, jusqu’à l’atteinte de l’immunité de masse, par contre. La vaccination demeure la seule manière de se sortir de cette pandémie!

Sources Noovo

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