Le collectif des agents du centre médico-social de Torgôkaha, situé à 20 km de Korhogo, était face à la presse, le dimanche 20 août 2023.
Objectif. Expliquer les raisons et motivations d’une grève allant du lundi 21 au mercredi 23 août. Yéo Souleymane, délégué titulaire principal dudit collectif, qui avait à ses côtés Mme Walker Soro Ouandia, deuxième déléguée titulaire, a, d’emblée, planté, ainsi, le décor : « nous avons engagé ce mouvement de grève pour revendiquer près de trois mois de salaire impayés jusqu’à ce jour. Egalement, nous réclamons le reversement de nos cotisations à la caisse nationale de prévoyance nationale (Cnps). Nous sommes prélevés directement sur nos salaires mais, ce n’est pas versé à la Cnps. Donc, nous ne percevons pas d’indemnités de retraite (…) Deux retraités sont décédés (en 2016 et 2021), aucun sou n’a pas donné à leurs ayants-droits », a martelé le porte-parole du collectif.
Selon lui, cette mauvaise gouvernance est lourde de conséquences « notre dotation en médicaments qui oscillait entre 70 et 80 millions est passée à moins de 500.000 francs CFA (..) Dans le cadre du programme Vih/Sida, l’Ong Helen Keller International a octroyé 9 millions FCFA à notre centre de santé en vue de récompenser les agents. Aucun d’entre nous n’a reçu de l’argent découlant de ce projet (..) Et, pourtant nous continuons de travailler et de faire rentrer de l’argent. Tous les jeunes diplômés qui travaillaient avec nous, ont démissionné pour aller servir ailleurs »
Yéo Souleymane d’ajouter que « nous avons entamé toutes de négociations, de rencontres avec notre direction, le directeur départemental de la santé, la direction régionale du travail, la police, la gendarmerie et autres structures indiquées en la matière en vain. »
A la question de savoir si leurs revendications ne sont pas satisfaites et prises en compte, quelle serait leur conduite, le délégué titulaire principal du collectif des agents du centre médico-social est direct dans ces propos « nous allons reconduire la grève jusqu’à avoir gain de cause. Cependant, nous maintenons un service minimum pour ne pas abandonner les malades à leur sort. »
Notons que le centre médico-social baptiste existe depuis 1948 et compte 48 agents.
Billy Kakao