Recevez mon traditionnel salut depuis ma petite tribune. Récemment dans notre pays, une loi a fait parler d’elle. Il s’agit de l’article 185-2, incriminant toute personne faisant « l’apologie des crimes » ou lançant « des appels au public dans le dessein de faire désapprouver l’autorité et de provoquer la solidarité avec un ou plusieurs condamnés ». Un parti politique s’est particulièrement dressé contre cette disposition de notre loi fondamentale, affirmant que le parti au pouvoir veut museler l’opposition. Malgré les explications bien à propos du gouvernement, rien n’a pu infléchir la position de ce parti dont le leader à promis saisir les plus hautes juridictions du pays. Aujourd’hui, on peut affirmer que la nageur laisse voir son dos. De ma petite tribune, j’ai observé ces derniers jours, deux faits qui sont loin d’être anodins qui plaide pour mon point de vue. Des ressortissants d’un pays d’une confédération naissante de putschistes ont apporté ouvertement leur soutien aux dirigeants de leur pays arguant qu’ils apportent un démenti à un prétendu soutien au numéro un de leur pays d’accueil. Seulement quelques jours après, un national, un fils de l’Éburnie, militant d’un parti qui se veut panafricaniste, se rend dans un autre pays membre de la même confédération naissante, pour soutenir de vive voix et féliciter son leader, le qualifiant de héros. Il est clair qu’il ne faut pas penser que ce sont deux faits hasardeux. C’est une stratégie de déstabilisation bien ourdie. Je veux seulement, de ma toute petite tribune, imaginer ce scénario quand une certaine clique de refondateurs était aux affaires chez nous au pays. Je suis sûr que le retour de cet ex refondateur se ferait avec la galaxie des soit disant patriotes gonflés à blanc. Quand un citoyen de ma patrie qui a gîte et couvert au quotidien grâce à l’argent du contribuable va apporter son soutien ouvert aux dirigeants d’un pays qui cherche par tous les moyens la belligérance avec ceux de son pays natif, dites-moi ce que l’on est en droit d’en penser ? Que doit-on penser encore d’un individu se disant démocrate qui va faire les éloges de dirigeants putschistes, plaidant même que leurs noms soient écrits au Panthéon ? De ma petite tribune, je soutiens mordicus que l’auteur de cette démarche est dans une logique de déstabilisation du pouvoir en place dans son pays. Je suis même tenté de croire que ce fils indigne avait sûrement applaudi la séquestration de nos 46 soldats. Et personnellement je ne suis guère surpris. Depuis leur retour d’exil, certains des refondateurs parlent sans cesse d’un match retour. Ils s’y préparent par tous les moyens et avec tous les moyens. Ils se sont volontairement tu par stratégie et calcul pour mieux mettre à exécution, leur plan machiavélique le moment venu. Il n’y a qu’à écouter leurs propos, regarder leur visage sur lequel scintille une soif de vengeance tenace. Oui, le serpent n’est pas encore mort, comme ils se plaisaient eux-mêmes à le dire. Il faut apporter à tous ces comploteurs contre la République, la réplique en les cueillant pour au moins les entendre sur le mobil de leur mission. Parce que de ma petite tribune, je cherche les actes de bravoure des trois mousquetaires putschistes dont ils vantent les prouesses et je n’en vois aucun. À moins qu’on ne me demande d’applaudir leurs échecs dans la lutte contre les djihadistes, leurs échecs face à la famine dans leur pays, les nombreuses exactions de leurs armées contre leurs peuples, la traque et les enlèvements des opposants… Mon grand-père me disait que tu danses avec un aveugle, marche de temps en temps sur son pied, pour lui rappeler qu’il n’est pas seul à danser. Il est donc temps, grand temps de marcher sur les pieds de ces aveugles volontaires.
JPH
