Libre opinion/Le plus dur pour Daoukro après N’zueba ?

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Pour la deuxième phase des obsèques de Bédié, celle de Daoukro et Pepressou après Abidjan, tout a commencé dans la pluie, tout s’est déroulé dans la pluie. Une pluie aux fortunes diverses, violente par moment, avec notamment l’arrivée du corps un certain dimanche 26 mai 2024 que personne n’oubliera du côté de la capitale du Nambè et dans son village natal, Pepressou. Ce jour-là, Tlaloc, (le dieu de la pluie chez les Aztèques) ou si vous voulez Chaac (chez les maya) semblait être en colère, déchaîné contre la couardise d’une population qui se rendait subitement compte qu’elle avait perdu sa plus grande richesse. Ce jour-là, tout a failli être emporté par la pluie, disons par l’orage. La même pluie fût douce aussi les jours suivants comme pour annihiler tout effet de chaleur par ces temps de canicule insupportable avec le phénomène El niño. Certainement pour mettre toutes les délégations autochtones et étrangères dans un certain confort pour porter leur deuil. Quelque soit sa forme, cette pluie aura laissé la place à plusieurs commentaires. N’zueba (la pluie elle-même ou la petite rivière) n’a pas trahi son nom. Oui c’est bel et bien terminé, ter-mi-né, le contrat entre l’enfant prodige, le Sphinx, le Prince du Nambè et sa ville, et son pays pour lequel, personne ne doute de son amour. Le dimanche d’après l’officielle douloureuse séparation, même le chemin des cultes était pénible à emprunter. Lorsque les dernières délégations se retiraient sous un ciel lourd de nuages et que les clameurs des quelques tam-tams se sont tues, tout s’est arrêté, laissant la place à de nombreuses questions tarauder l’esprit de chacun. Le temps des interrogations ? Oui certainement. Que deviendra désormais Daoukro sans N’zueba ? Sûrement. A-t-on aimé N’zueba comme il se devait ? L’a-t-on vraiment connu pour lui vouer cet amour qu’il aurait dû mériter ? Tout comme le père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, Nanan Bobigny qui se plaisait à dire “On apprécie le vrai bonheur que lorsqu’on l’a perdu”, c’est peut-être maintenant que l’on va mieux apprécier cette triste réalité à Daoukro singulièrement et de façon générale en Côte d’Ivoire et au-delà de nos frontières indubitablement. Qui pour nous donner son humour taquine avec le verbe qu’on lui connaît, dont lui seul avait le secret lors des grands rendez-vous de sa famille politique ? Peut-être était-il inspiré par sa biche royale, comme il se plaisait à dire lui-même, Maman Henriette qui ne lui a jamais donné le “goumin-goumin” !  N’zueba, HKB, c’est aussi la Côte d’Ivoire. Il est sûr et certain comme ce fut le cas pour Yamoussoukro, qu’on ne remplacera pas à Daoukro un homme de la trempe de Bédié du jour au lendemain. Pour la capitale politique de notre pays, cela dure plus de trente ans déjà que l’absence du bélier plane sur la ville. Parti dormir de son doux sommeil, que reste-t-il à faire pour la capitale de l’Iffou, si ce n’est prier après tous les hommages rendus à son fils le plus illustre. Il faudra que les fils de Daoukro se serrent les coudes au-delà de leur divergences et divisions pour l’intérêt supérieur de la ville et de la région. Ce ne sera pas chose aisée, mais à la fin, c’est ce noble objectif qui reste le meilleur pour tous. Henri Konan Bédié s’est endormi le 1er août 2023 à l’âge de 89 ans. Tour à tour ambassadeur, ministre, président de l’Assemblée nationale, « HKB » avait accédé à la magistrature suprême en 1993, à la mort de Félix Houphouët-Boigny, premier président de Côte d’Ivoire (1960-1993). Il y était resté jusqu’en 1999, avant d’être renversé par une soldatesque ambitieuse.

N’ZUEBA, QUE LA TERRE DE TES ANCÊTRES TE SOIT LA PLUS LEGERE POSSIBLE.

HJP

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