L’image de Nelson Mandela, levant le poing droit vers le ciel, tenant par l’autre main, son épouse Winnie, au sortir de la prison de Verster a fait le tour du monde le dimanche 11 février 1990.
Il avait 72 ans et était vieilli par le poids des 27 années passées en prison. Nelson Mandela quitte la prison de la Victor Verster, à 60 kilomètres du Cap. C’était le dimanche 11 février 1990. Le leader de l’ANC qui était jusqu‘à quelques jours encore considéré comme infréquentable, un “terroriste” pour Johannesburg est accueilli par une foule en furie chantant et dansant au rythme des slogans “Freedon, freedom”, “Longue vie à Mandela ! Vive l’ANC !”. Un tableau inédit dans une Afrique du Sud horriblement marquée par la politique ségrégationniste et martiale de l’apartheid.
Quelques jours avant sa libération, le gouvernement sud-africain avait pris soin d’assouplir les lois sur l’apartheid, en levant notamment l’interdiction de plusieurs grandes organisations de libération (dont l’ANC, le SACP et le PAC). Et avait annoncé, dans la foulée, la libération du prisonnier le plus célèbre au monde. Un objectif, aboutir à un compromis salutaire pour la minorité blanche dans le dialogue avec l’opposition, imposé par la pression de plus en plus croissante de la communauté internationale. Nelson Mandela, ce nationaliste noir, était considéré par le régime de l’apartheid comme LA personne capable
d’assurer ce compromis.
Quelque temps après sa sortie, Nelson Mandela tient effectivement ses promesses et participe à la rédaction d’une nouvelle Constitution qui a mis fin au régime de ségrégation raciale de l’apartheid, imposée par la minorité blanche dans les écoles, les transports ou les plages.
Aujourd’hui encore, après 29 années, cette image de la marche vers la liberté de Nelson Mandela, a un écho bruyant dans une Afrique du Sud heurtée par les tensions raciales, des cas de racisme faisant régulièrement la Une des journaux.