Allemagne/Des policiers soupçonnés de créer une cellule néonazie

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Comme en France, la police fait la Une de l’actualité en Allemagne, mais pour une tout autre raison. Cinq policiers allemands – quatre hommes et une femme – sont accusés d’avoir mis sur pied une cellule néonazie. Une enquête a été ouverte.

Avec notre correspondant à Berlin,  Pascal Thibaut

« Truie turque pourrie, fous le camp tant qu’il est encore temps. » Seda Basay-Yildiz a l’habitude des messages anonymes. Mais le texte qu’elle reçoit en août dernier mentionne son adresse privée et menace en outre de s’en prendre à sa fille.

Cette avocate de Francfort, d’origine turque, a notamment défendu des familles de victimes de la cellule terroriste néonazie NSU, qui a assassiné des étrangers en Allemagne. Le texte est d’ailleurs signé « NSU 2.0 ».

L’avocate a, à l’époque, alerté les autorités. L’enquête a depuis montré que l’origine du message menait à un commissariat de Francfort.

Quatre policiers et une policière actifs au sein d’un groupe de la messagerie Whatsapp ont été suspendus. Ils seraient à l’origine des menaces.

L’enquête concernerait d’autres policiers

La policière s’était procuré l’adresse de l’avocate. Les enquêteurs ont trouvé dans les échanges de messages du groupe d’extrême droite des photos et autres symboles nazis.

Ces cinq fonctionnaires sont soupçonnés d’avoir rédigé et envoyé le message de menaces à Seda Basay-Yildiz. D’après des informations parues dans la presse allemande, l’enquête serait désormais élargie et concernerait d’autres policiers.

Ces révélations ont suscité des condamnations de responsables politiques dans la région de la Hesse comme à Berlin.

Plus largement, l’enquête alimente un débat récurrent sur les sympathies d’une minorité au sein de la police pour les thèses de l’extrême droite.

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