La polémique enfle mardi au Bénin, au lendemain du vote par le Parlement du nouveau Code électoral, qui impose notamment une caution de 250 millions de Francs CFA (380.000 euros) aux candidats potentiels de l‘élection présidentielle.
Le nouveau code, adopté par les députés de la majorité présidentielle, fixe la caution pour l‘élection présidentielle à 10% du montant maximum des frais de campagne plafonnés à 2,5 milliards FCFA, soit 250 millions FCFA (380.000 euros).
Elle était jusqu‘à présent de 15 millions de FCFA (22.800 euros). Il demande également 249 millions FCFA par liste de candidats pour les élections législatives (contre 8,3 millions auparavant). La prochaine élection présidentielle se tiendra en 2020, les législatives en 2019.
Le garde des Sceaux Sévérin Quenum a déclaré que le Bénin “mérite d‘être réformé”. “Nous avons des susceptibilités ou des suspicions qui sont réciproques. Le temps est venu de les transcender pour que ce Bénin (…) se développe”, a-t-il déclaré à la presse à l’issue du vote du Parlement.
Le Bénin, petit pays d’Afrique de l’Ouest de 11 millions d’habitants, compte plus de 200 partis politiques enregistrés et le président Patrice Talon avait annoncé des mesures d’assainissement du paysage politique.
Disposition taillée sur mesure ?
Interrogé par l’AFP, Cosme Hounkponou, ancien militant politique qui veut être candidat à la prochaine élection législative, estime pour sa part que “les nouvelles dispositions visent à freiner la pagaille”.
“Les partis bien structurés n’auront aucune difficulté à payer ces cautions”, estime-t-il. Les députés de l’opposition ont cependant tous voté contre cette réforme, qu’ils accusent d‘être “taillée sur mesure”. Le président Talon, qui était homme d’affaires avant de s’engager en politique, est l’une des plus grandes fortunes du Bénin.
Pour Léonce Houngbadji, fondateur du Parti pour la libération du peuple, “c’est un complot contre la jeunesse et nous aurons désormais un Parlement des riches et un président de la République hyper puissant”.
“Cela met à mal l’unité nationale”, soutient-il. Selon le nouveau code électoral, les anciens présidents de la République