Côte d’Ivoire/Alliance FPI-PDCI, pas si sûr que Gbagbo dise oui à Bédié

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Le paysage politique ivoirien est en train de se recomposer. Depuis le désamour entre les deux leaders de la famille des Houphouëtistes, il est de plus en plus question d’une alliance FPI-PDCI, donc de Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Mais à la lecture de la situation politique de Côte d’Ivoire, il est préférable d’éviter que se réalise ce projet aux contours très sombres…

Analyse.

Alliance FPI-PDCI, une nocivité pour la Côte d’Ivoire
Une alliance FPI-PDCI pour bouter hors du pouvoir le Président Alassane Ouattara est souhaitée dans les deux partis. C’est même la priorité du moment. Alors que ces deux formations politiques n’ont pas grand-chose en commun et que le premier a été le pourfendeur préféré du deuxième, la soif du pouvoir fait que les militants et cadres de ces deux partis espèrent une alliance contre le RDR, sinon le RHDP.
Le problème, Laurent Gbagbo qui doit trancher de cette question est encore à La Haye où il a été expédié par le Président Alassane Ouattara avec la complicité et l’activisme de Henri Konan Bédié, son « ainé » du temps où PDCI et RDR filaient le parfait amour.

C’est une histoire d’alternance à la tête de la Côte d’Ivoire que le parti de feu Felix Houphouet Boigny espérait en sa faveur, mais que lui refuse le RDR, qui a provoqué la déchirure sanctionnée par leur divorce.

Le PDCI recherche donc un nouveau compagnon et c’est au FPI qu’il a fait éjecter du pouvoir par son soutien au RDR qu’il fait les yeux doux. Dès l’officialisation de ses démêlés avec le parti du Président Ouattara, Henri Konan Bédié a fait savoir qu’il s’ouvrait à la possibilité de s’allier à d’autres partis politiques. Depuis, les tractations avec le camp Laurent Gbagbo vont bon train, même si rien ne se concrétise pour l’instant.

Le voyage à La Haye de l’émissaire de Bédié, M. Jean-Louis Billon n’a même pas permis d’accélérer le processus. Le trop malin Laurent Gbagbo a dû lui répondre d’attendre sa sortie de prison pour bien en discuter.

En effet, le « Woody de Mama » que Bédié et Ouattara voulaient écarter de la vie politique est redevenu l’homme central de celle-ci. La partie qu’ils rêvaient de jouer à deux (PDCI – RDR) se jouera bien à trois avec le FPI sur un point du triangle.

Il parait que le PDCI attend le retour de l’homme prodige pour concrétiser le deal qu’il espère avec le FPI pour optimiser ses chances d’éjecter le RDR du pouvoir en 2020. Il serait surprenant que le prisonnier de la CPI dise oui à un Henri Konan Bédié qui lui avait brusquement tourné dos lors de crise alors qu’il avait tout fait pour lui permettre de revenir au pays, allant jusqu’à rénover sa résidence à cout de centaines de millions de FCFA. Non pas parce que Gbagbo soit un homme rancunier, mais tout simplement parce que Bédié ne peut lui sembler digne de confiance.

L’impossible Allaine FPI-PDCI contre le RDR
Laurent Gbagbo a affirmé qu’alors que sa relation avec Henri Konan Bédié était au beau fixe après qu’il l’ait fait revenir au pays, d’où il avait été chassé par le Général Robert Guei, Bédié avec qui ils se téléphonaient régulièrement a soudainement cessé de le prendre au bout du fil sans raison.

La suite, le PDCI s’est embarqué dans une alliance avec le RDR et leur petite affaire a si bien fonctionné que Gbagbo a perdu son pouvoir. Mieux, il a été emprisonné en Côte d’Ivoire puis envoyé à La Haye. Ce type de trahison laisse des traces chez un homme qui a été plus que généreux envers Bédié pour se faire pardonner de n’avoir pas condamné le coup d’État de 1999 avec la dernière énergie qu’on lui connait.

Il faut savoir que Laurent Gbagbo a été le premier à s’allier au RDR d’Alassane Ouattara alors dirigé par son défunt ami Djéni Kobina. Leur Front républicain de l’époque avait fragilisé Bédié qui était alors Président avant son éviction de la tête du pays par ce fameux coup d’État.

Bédié s’est ensuite allié à son tour au RDR pour chasser du même pouvoir Laurent Gbagbo. Ce dernier sait donc qu’il commettrait une erreur en s’alliant au PDCI pour chasser le RDR du pouvoir puisque cette roue qui tourne depuis 20 ans ne s’arrêterait jamais.

La conséquence de tout cela, c’est que le cycle d’instabilité dans lequel baigne la Côte d’Ivoire resterait sans fin.

Une alliance FPI-PDCI pour quoi faire ?
Une alliance FPI -PDCI serait aussi la preuve que Laurent Gbagbo n’a pas tiré les leçons du passé. Dans sa position actuelle, il peut ratisser large en parlant à tous les camps à sa sortie de prison. Le tout dépendra de la qualité de son discours qui devra être rassembleurs et ambitieux sur le plan du développement du pays, seule vraie préoccupation du peuple qui en a plus qu’assez des querelles de politiciens.

L’histoire a montré que les alliances politiques pour prendre le pouvoir ne rendaient nullement service à la population qui n’a toujours pas de meilleures écoles, de meilleurs centres de santé et qui ne croule pas sous le poids d’offres d’emplois
Le PDCI n’a qu’à régler pacifiquement son problème avec le RDR sans avoir recours au FPI parce que l’unité nationale en dépend.

Avec Afrique7

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