Côte d’Ivoire/N’goran Laloi repose à Konankokorékro

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Béibro N’goran Laloi, le père de l’accordéon, repose, depuis le samedi 11 août 2018, dans son village natal, Konankokorékro, dans le département de Toumodi. A l’occasion de cet ultime voyage, l’artiste a reçu la reconnaissance de la nation.

Des autorités politiques, conduites par Maurice Kouakou Bandaman, ministre de la Culture et la Francophonie, des artistes, conduits par Amani Djoni, et les populations étaient présents, aussi bien à la levée du corps, vendredi 10 août, qu’à l’inhumation, samedi 11 août, pour rendre un dernier hommage à l’artiste. Dans cette dynamique, le ministre Bandaman Maurice a annoncé que, contrairement à ce qui avait été prévu, l’accordéon n’ira pas au Musée des civilisations de Côte d’Ivoire.

«Nous sommes à une cérémonie de deuil, mais nous sommes aussi à l’heure de la reconnaissance des mérites d’un grand serviteur de la Côte d’Ivoire. Car celui qui est parti est une référence aux niveaux national et international. Concernant l’instrument qui l’a révélé au monde entier, c’est-à-dire l’accordéon, il ne sera pas au Musée national, parce qu’il y a un fils du défunt qui joue très bien de cet instrument. C’est dire que l’héritage est assuré, et il faut l’aider à perpétuer l’existence de l’accordéon», a expliqué le ministre.

Bien au-delà de la surprise, cette décision du ministre soulève quelques interrogations. En effet, si tant est que le défunt laisse un fils doué dans le jeu de cet instrument, pourquoi ne pas lui en acheter un tout neuf? Dans tous les grands pays du monde, les instruments des grands musiciens décédés sont conservés dans des musées ou des locaux dédiés, où l’on peut aller admirer ce qui fut leur outil de travail. Pourquoi, pour ce qui s’annonçait comme une grande première en Côte d’Ivoire, le ministère s’est-il finalement désisté?

Pour beaucoup de personnes, la valeur émotionnelle et sentimentale de cet instrument pour la famille serait la vraie raison de ce revirement. Quoi qu’il en soit, l’artiste N’Goran Laloi est un patrimoine national. Et vu ainsi, la raison nationale devrait pouvoir l’emporter sur les sentiments individuels. Au demeurant, cette décision pourrait signer la seconde mort de l’artiste. En effet, connaissant nos villages et le travail du temps, il y a fort peu de chance que l’on retrouve cet accordéon encore intact dans quelques années.

Sources L’infodrome

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