Côte d’Ivoire/Octobre 2003-Octobre 2023. Retour sur le crime crapuleux du journaliste Jean Hélène. Un autre acte honteux de la refondation

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Mardi 21 octobre 2003, samedi 21 octobre 2023. Il y a 20 an que le journaliste correspondant de RFI en Côte d’Ivoire Christian Baldensperger alias Jean Hélène était tué d’une balle de kalachnikov dans la tête par un policier véreux et zélé du nom de Théodore Dago Séri devant les locaux de la direction générale de la police à Abidjan alors qu’il attendait la libération de onze militants de l’opposition proche de M. Alassane Ouattara. Un crime crapuleux commis du temps du pouvoir Gbagbo qui reste difficile à oublier dans le milieux de la presse. Jean Hélène avait 50 ans.

Lors d’une conférence de presse tenue le lendemain mercredi dans la capitale ivoirienne, le procureur général militaire Ange Kessi avait déclaré que Jean Hélène a été tué « de façon volontaire et pas involontairement comme l’a dit le sergent Sery Théodore », l’auteur du coup de feu, lors de son audition. « L’autopsie a démontré que la balle avait transpercé la tempe gauche. C’est un crime extrêmement crapuleux. Le sergent va être poursuivi devant le tribunal militaire et risque au moins vingt ans de prison », avait poursuivi le procureur général insistant sur le fait que le meurtrier présumé avait « outrepassé les ordres de son chef ».

Il s’est toutefois refusé, à ce stade de l’enquête, à qualifier ce crime d' »assassinat », la préméditation n’ayant pas pour l’instant pu être établie formellement. « C’est un acte isolé que personne, a fortiori ses chefs, ne comprend », a déclaré le commandant Kessi. Le policier, auteur du coup de feu, a commis « un acte abominable, horrible, dont lui seul à ce jour connaît la signification », a-t-il estimé, soulignant qu’une expertise psychiatrique du meurtrier allait être ordonnée prochainement.

L’acte criminel du sergent Sery Théodore avait provoqué stupeur, indignation et condamnation à travers le monde entier.

Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), exigeant une « enquête indépendante « sur les circonstances de ce drame ainsi que « des expertises balistiques », accusait le pouvoir d’Abidjan d’alors de diaboliser la presse. « Cela fait des mois que Laurent Gbagbo, ainsi que ses prédécesseurs, ont mis à l’index et diabolisé la presse occidentale et particulièrement RFI, avait-t-il déclaré au Monde. Il y avait des menaces et c’est dans ce climat que la police a pu passer à l’acte. Gbagbo porte indirectement la responsabilité de ce qui s’est passé », avait estimé M. Ménard.

«Le tribunal militaire, après avoir reconnu Théodore Dago Séri coupable, l’a également destitué depuis 2004 du corps de la police qu’il ne pourra plus réintégrer», a affirmé à l’AFP, le commissaire du gouvernement (procureur militaire), le contre-amiral Ange Kessi. Le sergent de police ivoirien avait été condamné le 22 janvier 2004 à Abidjan à 17 ans de prison pour «homicide volontaire».

Le meurtrier réussira à s’évader de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) durant la crise post-électorale de 2011, avant d’être appréhendé et reconduit à la prison d’Abidjan.

«C’est dans la prison de la ville de Man (ouest) que Théodore Dago Séri purge depuis 2019 le reste de sa peine» dans l’attente de sa liberté prochaine, a précisé le procureur militaire.

JPH, sources Le Monde et Le Figaro

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