Côte d’Ivoire/Soro lourdement condamné. Son procès comme si vous y étiez

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Le candidat déclaré à la présidentielle de 2020, Guillaume Soro a été condamné par le tribunal correctionnel d’Abidjan à 20 ans de prison assorti d’une amende de 4 milliards 500 millions de FCFA et la confiscation de sa résidence à Marcory. L’ex-président de l’Assemblée nationale a été reconnu coupable de détournement et recel de fonds publics, ce mardi 28 avril et devra aussi verser la somme de 2 milliards de dommages et intérêt.

Toutes les mesures pour eviter des heurts était prises avec le dispositif sécuritaire déployé aux alentours du palais de justice ce mardi 28 avril 2020.

Cargo de la gendarmerie appuyé par des policiers aux apparats impressionnants à l’entrée du Palais de justice du Plateau. Toutes les entrées sont filtrées par les éléments des forces de l’ordre.

À l’intérieur, la scène est pareilld, des policiers postés à quelques coins stratégiques veillent au grain sous l’œil des journalistes. Appareils photos et caméras sont interdits d’utilisation à l’extérieur comme à l’intérieur au moins jusqu’à la fin du procès.

10h45 min, le procès débute, seuls 50 personnes sont autorisées à suivre l’audience dans la salle. Fait marquant, les avocats de Guillaume sont absents. Une chose qui était prévisible. Le juge-président Cissoko Amouroulaye ouvre les débats tout en prenant soin de confisquer la caméra du journaliste de la nouvelle chaine ivoirienne (NCI). 

A l’entame de ce procès, le procureur de la République , Adou Richard indique que Guillaume Soro est impliqué dans le blanchiment de capitaux à hauteur de 5 milliards de FCFA. À en croire Adou Richard, c’est en 2019 que le trésor public a découvert un trou de 1 milliards 900 millions ayant servi à l’achat d’une résidence à Marcory où réside Guillaume Soro. 

Les avocats de l’État ivoirien ont signifié clairement que cette procédure d’achat ne respectait aucune norme en la matière car ayant exclu la SOGEPIE ( société en charge de la gestion des biens de l’État). Pour le collectif des avocats de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro avait minutieusement préparé ce détournement de fonds avec à la clé l’obtention d’une résidence.

Pour soutenir cette accusation, les avocats de l’État ont invité à la barre le notaire en charge de la supervision de cette acquisition immobilière. 

 »J’ai été approché par l’ex-ministre de la Construction, Marcel Amon Tanoh pour conduire l’achat d’une résidence appartenant à un homme politique M. Adrien Houngbédji, le 27 juin 2007. Ensuite l’ex-ministre Marcel Amon Tanoh m’a mis en contact avec Guillaume Soro, Premier ministre d’alors, dans la même période. Nous avons créé la société EBUR dirigée par Kamagaté Souleymane dit Soul to Soul et Cissé Mory (deux proches de Guillaume Soro). Cette société sous ma supervision a acheté la résidence de l’homme politique béninois à hauteur de 1 milliard 900 millions Fcfa dans la commune de Marcory. Les fonds pour acquérir ce bien immobilier ont été débloqués par le trésor public au bénéfice de la société EBUR. Cette résidence acquise sera par la suite la propriété de Guillaume Soro  », a avoué le notaire, N’Guessan.

À la question du Procureur de savoir pourquoi le notaire n’a t-il pas stoppé la procédure d’achat sachant que la résidence acquise avec l’argent de l’État ne figurait pas au nombre des biens de l’État ivoirien gérés par la SOGEPIE.

Le témoin répondra qu’il a juste fait confiance à Guillaume Soro et Marcel Amon Tanoh.

 »j’ai rien soupçonné d’anormal puisque j’avais affaire à des hommes d’État. En 25 ans de carrière, j’ai jamais conduit une telle opération », a se confesse le témoin comme pour signifié sa  »naïveté » dans cette affaire.

Convaincu que Guillaume Soro s’est offert une maison tout en empochant la somme d’achat par l’entremise de ses proches au regard du témoigne du notaire et de l’audit du trésor, le procureur Adou Richard a demandé au juge de condamner l’ex-président de l’Assemblée nationale à 20 ans de prison assorti d’une amende de 4 milliards 500 millions.

Après une longue délibération, les juges ont condamné Guillaume Soro à 20 ans de prison en plus d’une lourde amende estimée à 6 milliards 500 millions.

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