Côte d’Ivoire, Zouan-Hounien/Voici à quoi ressemble la ville après les affrontements intercommunautaires

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Le calme est de retou à Zouan-Hounien, mais la vie n’a toujours pas repris son cours normal. La ville, elle présente le visage d’une ville balafrée par une guerre.

Théâtre d’un affrontement sanglant le mercredi 21 novembre 2018 entre les communautés Dan et Malinké,
Zouan-Hounien présente aujourd’hui un visage pâle. La tristesse et La désolation sont là et rode un esprit guerrier. L’homme est vraiment un loup pour l’homme.

Les affrontements auront fait 4 morts et une quarantaine de blessés.

Les rues qui d’ordinaire grouillent de monde sont vides. La quasi-totalité des magasins en bordure de la voie principale ont été rasés par le feu. Triste
spectacle tout simplement et difficile pour les personnes sensibles de retenir leurs larmes.

Quelques images

Un dépôt de boissons encore en feu, de la cendre et de la fumée en lieu et place des marchandises et leurs propriétaires, des voitures entièrement calcinées, des maisons, pillées, incendiées ou cassées. Même la seule pharmacie de la ville n’a pas échappée à la furie des manifestants. Elle est complètement pillée et partiellement brûlée. Les gares des compagnies de transport aussi. Des images qui illustrent la barbarie qui a eu cours dans la journée du mercredi surtout.

Le ministre Mabri sur le terrain pour calmer les esprits

Le ministre Mabri Toikeusse, est dépêché par le chef de l’État pour s’enquérir de la situation. Il échange avec des jeunes sur la nécessité de la paix à une place dénommée “5 carrefours”, située à quelques encablures du Lycée Koui Mamadou. << Je vous exhorte à approcher vos camarades des autres communautés pour rassurer et reconstituer la cohésion sociale et le vivre ensemble dans notre cité >>, conseille-t-il.
Après plusieurs réunions, nom du gouvernement, le ministre a offert la somme de 6,5 millions aux populations sinistrées. Non sans informer que les frais funéraires et les soins des blessés seront entièrement endossés par l’État ivoirien.
La rencontre terminée, la délégation du ministre sillonne la ville pour se faire une idée du sinistre. Plusieurs résidences sont parties en fumée. Des commerces brûlés. Des chefs de famille contiennent difficilement leurs larmes face au ministre.

<< Qu’avons-nous fait pour subir tout ça », s’interroge L. K, un chef de famille. L’on peut dénombrer une centaine de ménages sans abri. L’hôpital débordé A l’hôpital général il est difficile de se frayer un chemin. Dans la cour des dizaines de familles s’y sont réfugiées. En majorité des femmes et des enfants. A l’intérieur dans les salles d’hospitalisation chirurgicale, une quarantaine de blessés sont internés dont la plupart tailladée à la machette. L’un deux qui a vu ses deux jambes brûlées, crie atrocement de douleur. Les villages environnants pas épargnés. C’est le cas du village de Gbapleugningleu, localité située à 3 kilomètres de Zouan-Hounien. Des cabanes sont incendiées, des toitures arrachées et aussi la mosquée du village est saccagée. À Dinneu, village du jeune Kolé, 11 ans tué par le chauffeur et son apprenti, l’atmosphère est lourde. La douleur de la disparition tragique du jeune élève est encore perceptible sur tous les visages. La volonté de venger le garçonnet a causé d’énormes préjudices aux allogènes du village, qui selon le chef de la famille endeuillée, sont innocents. La plupart des vieux et surtout les Malinké ont fui pour trouver refuge au Liberia. Toutes leurs maisons ont été pillées, saccagées et brûlées. Ils ont quitté le village sous la menace des jeunes du village en colère. Momo Espoir

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