Éclipses solaies et lunaires/Comprendre comment ça se passe

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Deux éclipses seront observables cet été en Europe. L’une lunaire, l’autre solaire. Les Décodeurs vous expliquent à quoi correspondent ces phénomènes.

Deux éclipses à observer en juillet-août
Le 27 juillet, la plus longue éclipse lunaire du XXIe siècle sera observable depuis une grande partie du monde (à l’exception de l’Amérique du Nord). L’événement durera environ cent trois minutes si l’on se retrouve en France métropolitaine, et jusqu’à quatre heures depuis l’Afrique orientale et l’Asie. Vers 21 h 30, en France, le ciel deviendra noir, faisant apparaître les étoiles. Si vous vivez proche de la zone de l’éclipse totale, vous pourrez également observer Jupiter et Vénus.
Le 11 août, une seconde éclipse – solaire et partielle – sera observable depuis le nord de l’Europe et de l’Asie (la Russie et l’océan Arctique devraient être particulièrement gâtés).

Comprendre le phénomène

Les éclipses, tout le monde ou presque pourrait vous l’expliquer, se produisent lorsque la Lune, la Terre et le Soleil s’alignent et que notre planète et sa compagne projettent leurs ombres l’un sur l’autre :
Dans un cas, la Lune vient masquer le soleil, et l’éclipse est solaire ;

Dans l’autre, c’est la Lune qui passe dans l’ombre de la Terre et alors l’éclipse est… lunaire.

Les éclipses solaires

Trois types d’éclipses solaires peuvent être observées :

Les éclipses totales :

Elles se produisent lorsque l’intégralité du disque solaire est masqué par la Lune. Lorsque ça se produit, la Lune est à l’exacte bonne distance pour apparaître de la même taille que le Soleil : elle est alors 400 fois plus proche de la Terre que le Soleil, mais également 400 fois plus petite. Le moment où la Lune masque parfaitement le Soleil est appelé la « totalité » et peut durer jusqu’à sept minutes.

Minutes pendant lesquels on peut observer l’atmosphère de notre étoile : la chromosphère (basse atmosphère) et la couronne solaire (haute atmosphère, diffusée sur plusieurs millions de kilomètres). Ce spectacle est observable à l’œil nu sans danger, contrairement aux moments précédents et succédant à la totalité, pendant lequel les rayons du soleil (surtout les ultraviolets et les infrarouges) sont toujours aussi dangereux pour les yeux, malgré la baisse de luminosité du Soleil, et peuvent engendrer des séquelles oculaires irréversibles. Attention, donc, à bien se munir de lunettes de protection idoines.

Les éclipses partielles :

Elles se produisent lorsque la Lune ne fait que masquer partiellement le Soleil, passant un peu trop haut ou bas par rapport à celui-ci.

Les éclipses annulaires :

Elles se produisent lorsque la Lune est trop loin de la Terre pour masquer totalement le Soleil, laissant visible un anneau de lumière autour de la Lune. Elles sont légèrement plus nombreuses que les éclipses totales, parce que la Lune est souvent un peu trop éloignée de la Terre.

Les éclipses lunaires

Bien moins connues car moins spectaculaires, les éclipses lunaires peuvent être beaucoup plus longues que les éclipses solaires car l’ombre de la Terre, dans laquelle entre la Lune, est beaucoup plus large. La Lune se trouvant actuellement proche du point le plus lointain de son orbite (dit l’apogée), sa vitesse de déplacement sur son orbite est moindre, ce qui fait que le 27 juillet, elle devrait rester dans l’ombre terrestre pendant environ cent trois minutes selon les calculs des astronomes, pas très loin de la durée maximale théorique (107 minutes).

Tout comme son pendant solaire, l’éclipse lunaire peut être observée dans trois configurations :

les éclipses pénombrales : c’est l’éclipse la moins visible, puisque la Lune ne rentre pas dans l’ombre de la Terre mais dans sa pénombre. En clair, elle est bien cachée du Soleil mais pas dans le cône d’ombre. La surface lunaire s’assombrit alors légèrement, mais pas de manière nette.

les éclipses partielles : au même titre que l’éclipse solaire partielle, ici, le corps de la Lune est partiellement masqué par l’ombre de la Terre et le disque lunaire plonge en partie dans l’obscurité

les éclipses totales : dans cette configuration, la Lune rentre totalement dans le cône d’ombre de la Terre et sa surface visible s’assombrit plus ou moins. Elle prend souvent une teinte orangée, voire rouge, qu’on appelle communément la « Lune de sang ». Cette teinte, propre aux éclipses lunaires totales, est due à la lumière solaire qui traverse notre atmosphère de chaque côté de la Terre avant d’être réfractés et d’atteindre la Lune. C’est en quelque sorte l’agrégat des couchers et levers de soleil qui se produisent respectivement à l’ouest et à l’est que l’on retrouve alors sur notre satellite naturel.

Pourquoi si peu d’éclipses ?

Puisque notre satellite naturel complète son orbite autour de la Terre en 29,5 jours, et qu’il s’aligne forcément au cours de son périple avec la Terre et le Soleil, comment se fait-il que nous ne comptions que deux à cinq éclipses par an, et non deux par mois ?

Cela s’explique par l’inclinaison du plan dans lequel la Lune tourne autour de la Terre par rapport au plan Terre-Soleil (le « plan de l’écliptique »). Une inclinaison de 5,1°, précisément. Ce qui fait que l’ombre de la Lune se projette bien tous les mois, mais très souvent au-dessus ou en dessous de notre planète.

L’orbite étant inclinée, elle croise en deux endroits le plan Terre-Soleil, ce sont les nœuds lunaires. Si la Lune, lorsqu’elle passe sur un de ces deux nœuds, est alignée avec la Terre et le Soleil, une éclipse se produit alors. On compte au minimum deux éclipses solaires par an, mais certaines années en comptent davantage (jusqu’à cinq ! La prochaine année à cinq éclipses étant… l’année 2206).

Les éclipses totales du soleil sont amenées à disparaître

A raison de trois centimètres par an, la Lune s’éloigne progressivement de la Terre. Viendra un moment, dans quelque 650 millions d’années, où elle sera devenue trop petite pour masquer entièrement le roi Soleil.

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