Les images des caméras piéton des policiers qui ont arrêté l’homme de 29 ans ont été rendues publiques. Très violentes, elles montrent les forces de l’ordre frapper à plusieurs reprises Tyre Nichols, alors qu’il est plaqué au sol. Tyre Nichols est mort début janvier, quelques jours après son arrestation pour une infraction routière. La vidéo de son arrestation, rendue publique dans la nuit de vendredi à samedi, choque le pays tout entier.
Qui était Tyre Nichols ?
Tyre Nichols était un jeune Afro-américain de 29 ans. Le procureur Steve Mulroy, qui a rencontré les proches du jeune homme, a dressé le portrait d’un « fils presque parfait ». « Une personne joviale et heureuse, qui aimait le skateboard », a-t-il dit.
Un long passage à tabac nocturne, à coups de poing, de pied, de matraque : les États-Unis ont découvert ce vendredi soir avec effroi la vidéo extrêmement choquante de l’arrestation fatale de Tyre Nichols, un Afro-Américain mort à l’âge de 29 ans.
Les images, notamment issues des caméras-piétons des policiers, montrent les violences infligées durant de longs instants par les cinq membres des forces de l’ordre, à la suite d’un contrôle routier à Memphis, dans l’État du Tennessee, le 7 janvier. L’homme leur dit notamment à plusieurs reprises qu’il « tente juste de rentrer chez lui ».
Que s’est-il passé ?
Les faits remontent au 7 janvier. Ce jour-là, des agents de police de Memphis (Tennessee) veulent intercepter Tyre Nichols, un Afro-américain de 29 ans, pour une infraction routière. Selon leur version, alors que les agents s’approchaient, une « confrontation a eu lieu » et « le suspect s’est enfui ». Rattrapé, Tyre Nichols a finalement été interpellé. Il s’est alors plaint d’avoir du mal à respirer et a été hospitalisé. Il est décédé trois jours plus tard.
Selon les avocats de la famille de Tyre Nichols, « la police l’a battu au point qu’il était méconnaissable ». « Il s’agit d’un passage à tabac pur et simple, sans interruption, de ce jeune homme pendant trois minutes », a déclaré Me Antonio Romanucci.
Que montre la vidéo de son arrestation ?
La vidéo de l’arrestation de Tyre Nichols a été rendue publique dans la nuit de vendredi à samedi, et a profondément choqué le pays. Sur les images, issues des caméras piéton portées par les forces de l’ordre, on peut voir les cinq policiers violenter à plusieurs reprises l’homme de 29 ans.
Au fur et à mesure de l’intervention, après avoir été aspergé de gaz lacrymogène, Tyre Nichols est à terre, maintenu par deux policiers. L’un d’entre eux lui donne un premier coup de genou, c’est le début d’un tabassage en règle. Un troisième policier s’approche, matraque en main et frappe à deux reprises l’homme à terre. « Maman. Maman. Maman ! », crie Tyre Nichols dans un des extraits.
Un quatrième s’avance au moment où ses collègues parviennent à redresser Tyre Nichols. Et lui aussi frappe, mais avec les poings, à cinq reprises, directement au visage de celui qu’il est censé interpeller. Les coups pleuvent, il reste un moment debout avant de s’écrouler à terre.
« Je m’attends à ce que vous soyez scandalisés », avait admis Cerelyn Davis, la cheffe de la police de Memphis, quelques heures avant la diffusion des images.
Que disent les autorités ?
Lors d’une conférence de presse, David Rausch, directeur du bureau d’enquête du Tennessee, a estimé que ce qu’il s’était passé était « inadmissible » et « criminel » et « n’aurait pas dû se produire ». Il s’est dit « choqué » et « écœuré » par ce qu’il a vu. « En un mot, c’est absolument épouvantable. »
Les agents mis en cause sont « directement responsables des violences physiques commises sur M. Nichols », a déclaré, mercredi, la cheffe de la police de Memphis, Cerelyn Davis, estimant qu’il ne s’agissait « pas seulement d’une erreur professionnelle, mais d’un manque d’humanité ».
Qu’est-il arrivé aux policiers ?
Cinq membres des forces de l’ordre ont été inculpés et incarcérés ce jeudi. Ces agents de la police de Memphis, grande ville du Tennessee, tous Afro-Américains, sont visés par plusieurs chefs d’inculpation, dont meurtre, coups et blessures ou encore enlèvement, a annoncé le procureur, Steve Mulroy, lors d’une conférence de presse.
Avec Le Parisien
