France/Réforme des retraite. Encore une nouvelle journée de mobilisation

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En France la journée de ce mardi 7 février 2023 va connaître surement de nouveaux remous par rapport par reforme des retraites. Le même décor sera sans doute planté. Classes fermées, trains annulés et nombreux défilés : les syndicats espèrent une troisième mobilisation à la hauteur des précédentes si non plus. Ces manifestations se feront au moment où les députés viennent d’ouvrir les débats à l’hémicycle.

Au pays de Macron, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) sont unis contre le report de l’âge légal à 64 ans. Ils sont déterminés à mettre la pression sur l’exécutif, après les deux dernières journées réussies avec plus d’un million de manifestants, à en croire les autorités. 

La bataille des retraites a débuté lundi à l’Assemblée dans une ambiance houleuse. Préludes à des débats électriques, la motion de rejet déposée par la gauche a été rejetée en début de soirée avant que la demande de référendum du RN pour contester la réforme ne soit, elle aussi, repoussée par l’Assemblée.

Au deuxième jour de l’examen du texte, les députés auront l’œil sur les mobilisations qui pourraient cependant marquer le pas, comme dans le secteur clé des transports où les grèves auront un peu moins d’impact sur le trafic. La circulation des trains et des métros restera quand même « fortement perturbée » à la SNCF et à la RATP.

Plus de 200 rassemblements prévus dans toute la France

Il y a moins de grévistes attendus chez les enseignants, début des vacances d’hiver oblige. La FSU n’a d’ailleurs pas avancé de chiffres pour les écoles primaires cette fois-ci. Des actions dans des lycées et des universités ne sont pas exclues, comme à Rennes-2 où les étudiants ont voté le blocage lundi.

Avec plus de 200 rassemblements prévus dans le pays, une source sécuritaire évoque une fourchette de 900 000 à 1,1 million de manifestants, dont 70 000 maximum à Paris. Pour encadrer les foules, 11 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 4 000 dans la capitale, où plus de 1 000 « gilets jaunes » et 400 « radicaux » sont attendus.

Les syndicats savent qu’il leur sera difficile de dépasser le record du 31 janvier, avec 1,27 million de manifestants selon la police. La CFDT se projette déjà vers la prochaine journée de samedi : « Nous voulons en faire une fête du travail, avec des cortèges pacifiques et festifs. » Mais la suite reste incertaine. « Si on n’est pas entendus, je pense que le climat va largement se dégrader », prédit le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, redoutant « un problème démocratique » si les députés « votent des lois qui sont contraires à ce que veut le peuple ». Ses troupes se tiennent prêtes à hausser le ton dès la semaine prochaine, notamment dans l’énergie. « S’il faut aller vers un blocage plus large, on ira sans doute », prévient le patron de la CGT-Energie, Fabrice Coudour.

Un gouvernement prêt à tout

Pas de quoi faire reculer un gouvernement déterminé à tenir la promesse de campagne d’Emmanuel Macron. « C’est la réforme ou la faillite », affirme le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal. « L’immobilisme n’est pas permis », insiste son collègue, Olivier Dussopt.

Après les concessions accordées sur les petites pensions, puis le carrières longues, Olivier Dussopt a évoqué un « bilan d’étape » au Parlement, avant la présidentielle de 2027. Une nouvelle main tendue à la droite, dont les voix seront cruciales pour éviter à l’exécutif de recourir à l’arme du 49.3. Les chances que tous ces sujets soient abordés sont cependant minimes : plus de 20 000 amendements ont été déposés, essentiellement par la gauche, rendant improbable un vote avant la date butoir du 17 février.

Avec Rfi

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