Le coup d’État du lundi 7 janvier 2019 au Gabon, une grande première dans ce pays, n’a pas connu le succès attendu de ses commanditaires. En effet, des soldats mutins avaient pris le contrôle de la Radio Télévision nationale à Libreville, pour diffuser un message sur les ondes. Mais après l’assaut des forces de sécurité huit des mutins ont été interpellés quand deux autres se faisaient tuer. Ce mardi matin, le calme est de retour dans la capitale gabonaise. Seul bémol Internet n’est pas encore rétabli.
La ville s’est réveillée dans le calme ce mardi matin, rapporte notre correspondant à Libreville. Selon un habitant, proche résident de la Maison de la radio, la nuit a été paisible. La police judiciaire a multiplié les patrouilles motorisées avec ses traditionnels véhicules 4×4 à double cabine
La circulation est normale partout, y compris sur le boulevard Triomphal le seul qui ait été bloqué hier matin par les putschistes. Idem pour les quartiers Cocotiers et de Nkembo réputés être frondeurs.
Les habitants du PK5 ont, par contre, entendu des coups de feu d’armes automatiques dans la zone de Rio et de Bellevue II. La police judiciaire pourchassait des voleurs, selon une source sécuritaire.
La télévision et la radio nationales fonctionnent bien. Le ministre de la Communication se rendre à la radio aujourd’hui, en compagnie de ses collègues du ministère de l’Intérieur et de la Défense.
On a vu beaucoup d’élèves en tenue, allant à l’école.
Il n’y a pas de coupures de courant. Internet, par contre, reste bloqué. C’est le plus gros point noir en ce moment.
Il faut le noter, la communauté internationale a condamné fermement cette tentative de prive de pouvoir par les armes. Les premières réactions sont venues de l’UA, de la France, du Tchad…
La tentative de coup d’État militaire a tourné court mais dévoile les maux dont souffre le pays des Bongo.
Il est évident que ce coup d’éclat avorté trahit le profond malaise dans lequel s’enlise le Gabon depuis un certain temps, disons depuis le décès de Bongo père. Aujourd’hui le malaise est intensifié par l’absence de l’héritier, victime le 24 octobre dernier à Riyad (Arabie saoudite) d’un sérieux accident vasculaire cérébrall (AVC), aujourd’hui en convalescence dans un hôpital de Rabat, (Maroc).