Des fossiles datés de 50 000 à plus de 67 000 ans ont été trouvés dans une grotte de l’île de Luçon. « Homo luzonensis » présente un mélange déroutant de caractères archaïques et modernes.
L’album de la famille humaine compte désormais une page de plus. La photo du nouveau venu est floue, délavée par les touffeurs asiatiques – on ne le connaît que grâce à quelques dents, un fémur et des os de pied et de main – mais son irruption confirme que les paléontologues sont encore loin d’avoir exploré toute la diversité des humanités disparues. Homo luzonensisvivait à Luçon, la plus grande île des Philippines, il y a plus de 50 000 ans. Treize restes fossiles, attribués à au moins trois individus distincts, sont décrits dans la revue Nature du 11 avril.
Comme à chaque fois que l’on tente de définir une nouvelle espèce appartenant au genre Homo, il y aura des débats parmi les paléoanthropologues. Mais Florent Détroit (Muséum national d’histoire naturelle, Paris), premier signataire de l’étude de Nature, estime que son protégé remplit parfaitement le critère le plus discriminant : « Il est différent de tout ce que l’on connaît déjà ! » C’est-à-dire un mélange de caractères archaïques et modernes, qui enrichissent la diversité du genre Homo, un groupe apparu il y a plus de 2,5 millions d’années et défini par trois critères : une bipédie permanente, l’augmentation du volume cérébral et l’utilisation d’outils.
e premier des fossiles philippins a été retrouvé dans la grotte de Callao en 2007 par Armand Salvador Mijares (Muséum national des Philippines).
Avec Le Monde