Hier jeudi 5 mars 2020, les yeux et les oreilles étaient rivés sur la capitale politique de notre pays. Le président de la République Alassane Ouattara devait y tenir un discours devant les deux chambres du parlement et du gouvernement ivoiriens. Et le chef de l’Etat a parlé et a pris de court partenaires et adversaires. Joli dribble.
«Je vous annonce solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à la présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération», a-t-il lancé. Emouvant pour tous ceux qui étaient présents parce qu’en réalité personne ne s’attendait à une telle annonce, même semble-t-il, parmi ses plus proches collaborateurs. Mais qu’à cela ne tienne ! Certains applaudissent et félicitent l’homme. D’autre trouvent encore la force de douter, (c’est une règle du philosophe, donc du sage, de douter de tout) et de condamner. Mais…
Nous, nous disons avec un proverbe bien de chez nous, que « même si tu n’aimes pas le lièvre, il faut reconnaître qu’il court vite ». Le faire, ce n’est pas une faiblesse, ni un manque de courage, mais un acte d’honnêteté. C’est une marque des « grands hommes »- pas grands par la taille.
L’annonce de Ouattara est salutaire à plus d’un titre. Elle aura eu au moins le mérite de décrisper l’ambiance pré-électorale déjà surchauffée. Les différence positions commençaient à se radicaliser. « Tant que nous n’aurons pas une CEI consensuelle, il n’y aura pas d’élection. Les CNI sont distribuées à une partie des ivoiriens. Le pouvoir prépare une fraude massive. On veut écarter tel ou tel candidat… » Que n’a-t-on pas entendu durant ces derniers moments. Le mérite de Ouattara, à travers son annonce, c’est d’avoir réussi depuis hier, à permettre aux ivoiriens de penser grand pour leur pays, d’entrevoir des élections apaisées. Le mérite de Ouattara, c’est encore une fois, d’avoir tenu parole. L’homme l’avait toujours dit qu’il se limitera à seulement deux mandats. Des septiques parmi les plus septiques n’y ont jamais cru. Depuis hier, il a rabattu le caquet à tous ceux-là. N’est-ce pas un mérite ? Il a encore le mérite d’être le premier président ivoirien qui ne briguera pas un troisième mandat.
Au lieu de « chercher des poux dans la tête du chauve », comme un seul homme, le peuple devait le lui reconnaître. Ce qui naturellement l’encouragera à faire plus. A voir certaines réactions tendant à qualifier son geste de non événement, on est en passe de se demander, comme j’ai entendu quelque part, « que veulent ces gens-là ». Une chose et son contraire ? Que fera l’homme afin qu’un jour, vous lui reconnaissiez son mérite ? Goudron, échangeurs et routes, on répond on mange pas ça. Electricité, eau et écoles, on répond ça ne fait rien. Sa femme distribue des chèques à ses concitoyennes. On ne mange pas ça. Pourtant…D’autres étaient là avant lui qu’on applaudissait parce qu’on allait festoyer avec eux dans des rues de dépravations de notre reluisante capitale économique aujourd’hui. Tout ça on mange pas ça ?
Assurément votre ventre a pris le dessus sur votre « mind ». OUATTARA A BEL ET BIEN DU MERITE. Merci et chapeau monsieur le Président. Nos prières t’accompagne que pour la première fois dans l’histoire de notre nation, on assiste à un passage de témoin entre un président sortant et un autre entrant dans la paix. Tu l’as promis, et en homme de parole et non à parole, nous sommes sûr que tu vas relever cet autre mérite. Vive la Côte d’Ivoire, terre d’espérance et pays de l’hospitalité.
JPH
