Sorti largement vainqueur des élections locales (municipales et régionales couplées) puis des sénatoriales, le RHDP est incontestablement le parti le mieux implanté aujourd’hui sur l’échiquier politique. Le PDCI-RDA qui a considérablement aminci, ne se confinant que dans les patelins de l’Iffou et du district de la capitale politique et le PPA-CI qui a pris une douche très froide ont « rangé la queue entre les pattes » comme le molosse qui a perdu le combat devant plus fort que lui. Cela donne véritablement au parti à la case, une suprématie sur les autres forces politiques. De ma petite tribune, j’observe une opposition qui se cherche et qui ne se trouve pas. Du verbiage creux à la réalité du terrain, ils n’ont pas encore compris que le peuple qui a mûri et fait sa mue, attend dorénavant des actions concrètes, des réponses adéquates à ses préoccupations de sécurité, de routes, de ponts, d’écoles, d’eau potable, de courant, de vente de ses produits agricoles, de lutte contre la cherté de la vie… Ces actions, il les retrouve dans les réalisations du Président de la République, Alassane Ouattara. Normal donc qu’il ait choisi de le récompenser lui et son parti, dans les urnes. Aujourd’hui, si ce Monsieur arbore les couleurs du PPA-CI ou de tout autre parti politique, et continue de faire le bonheur des populations avec les mêmes réalisations, il est fort à parier que les populations lui accordent leur crédit. On ne gouverne pas pour soi, mais pour le peuple. Notre chère opposition qui a pourtant géré les affaires d’État a oublié cette donne. Au lieu de s’en prendre à des individus en interne ou en externe, notre opposition gagnerait à s’asseoir par terre pour analyser froidement les causes de sa débâcle, de sa déroute et de sa désillusion. Qu’est ce qui n’a pas marché ? Comment redresser la barre ? Voici des questions centrales. Avant tout, cette opposition doit se juger elle-même. Elle doit commencer à réfléchir à des programmes de société et non croire au seuls noms de tigres sur papier qui ont certainement l’esprit ailleurs. Il y a aussi qu’en politique, tous les coups étant permis, on peut nouer des alliances en fonction des objectifs immédiats, mais sérieusement, même dans un tel schéma, toutes les alliances sont-elles bonnes ? C’est là que l’expression « alliance contre nature » prend tout son sens. Être conscient que l’union qu’on scelle maintenant ne portera pas ses fruits et y aller quand même. Concernant le parti des Houphouëtistes, il gagnerait à ne pas se laisser gagner par l’ivresse du pouvoir. Un pouvoir, lorsqu’il a été gagné, doit se conserver et s’entretenir. Attention au piège du triomphalisme béant. Il y a des militants et sympathisants qui sont à l’écoute de leurs dirigeants, qui attendent un mot de réconfort ou de remerciements pour tout le travail qu’ils croient avoir fait pour le parti. Ceux-là méritent l’attention et le respect des dirigeants. Ils méritent d’être assistés dans les moments heureux comme malheureux. Ils demandent que le parti soit à leurs côtés au tant que possible. Il ne faut pas attendre une autre sirène annonciatrice d’élections pour les visiter. Bref, il appartiendra donc au parti de savoir récompenser tout le monde y compris les militants et sympathisants des partis d’opposition dont il a besoin pour s’étoffer et conserver le pouvoir. Quelqu’un l’a dit, un parti fut-il au pouvoir, est toujours en camping et « on attire pas les mouches avec du vinaigre » comme dit l’adage. A l’analyse des élections qui viennent de se dérouler, on peut dire que pour 2025, un boulevard est grand ouvert pour le RHDP à la présidentielle. Mais parfois, les prévisions même d’un supercalculateur, peuvent ne pas s’avérer exactes à 100%, surtout en politique où tout peut évoluer vite et même très vite. Si le RHDP a mis KO ses adversaires, notamment l’opposition, il lui reste des adversaires de taille. Et ils ne sont pas à minimiser. Ils ont pour noms, l’excès de confiance, la suffisance, le mépris, l’arrogance, l’ingratitude…En un mot comme en mille, le piège en 2025 pour le RHDP, reste le RHDP lui-même.
JPH
