Libre opinion/Sauver un soldat nommé Soro en Côte d’Ivoire

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Je vous adresse le salut fraternel de ma petite tribune. Ce matin, je me suis réveillé avec une question à l’esprit. Celle de savoir en définitive si la Côte d’Ivoire doit regretter d’avoir eu Soro Kigbafori Guillaume. Assurément non. L’homme pour tout ce qu’il a été ou fait pour notre pays, ne doit pas constituer une source de regrets pour les Ivoiriens. Je ne m’inscrirai pas dans une polémique. De ma petit tribune j’observe seulement qu’il a constitué à un moment donné, s’il ne le fait pas encore aujourd’hui, un modèle pour une bonne frange de la population. Et c’est à ce titre, la référence qu’il a incarnée devrait être entretenue. L’enfant de Ferkessedougou est-il lui même convaincu qu’il jouit de la même popularité d’Hier ? Je ne le pense pas. Il y a de nombreux déçus par son agir et les raisons sont nombreuses. On peut avoir toutes les ambitions légitimes, mais par moment il faut faire avec le destin. En Afrique, le respect de l’ainé est un principe sacro-saint et quand cet ainé peut avoir l’âge de ton père ou être plus âgé que lui, on lui voue un respect à tous égards. Oui, en Afrique, un père a toujours eu raison devant son fils parce qu’il incarne la sagesse, la garantie, la sécurité physique et morale de notre personne. Assis, comme on le dit, le père voit plus loin que l’enfant debout ou même perché sur échelle. Manquer de respect à ce père dans nos sociétés africaines, est la pire des malédictions. Voilà pourquoi quand on l’a fait par outrecuidance ou volontairement, il faut faire toutes les pirouettes pour conjurer le sort qui pourrait vous frapper. Bien souvent, on a plusieurs voies pour le faire. Mais la plus indiquée est celle de passer par un autre sage pour intercéder après de votre père offensé. Ne pas reconnaître son tort vis à vis du père traîné dans la boue et chercher à le réparer, ne vous mènera à rien et nulle part d’autre que la perte de votre âme, parce que le maître reste toujours le maître, le père toujours le père. Et à propos, j’ai cette anecdote du pays Tagbana qui me rappelle moi, que mon savoir n’est rien à côté de celui de mon père. « Douh et Dadouh ». Un père avait donné tous les secrets de défense et d’attaque à son fils dans la formation qu’il lui avait transmise. Voulant donc tester le degré d’assimilation de son enseignement à son fils au cours d’un combat mystique, son fils lui opposa une résistance farouche à la limite d’un affront. Le père avait dit à son fils que la parade salvatrice pour contrer toute résistance et prendre dessus dans tout combat, était « Douh ». Au cours donc d’un dernier combat test avec le père où les deux forces étaient sensiblement égales, le fils s’empressa de prononcer le mot « Douh » à la face de son père pour le vaincre. Mais c’était mal connaître le père qui avait laissé pour lui secrètement, un dernier mot, « Dadouh », doublement plus puissant que « Douh ». Il répliqua avec « Dadouh » et terrassa le fils provocateur. C’est alors qu’il administra la dernière leçon de combat mystique à son fils qui avait reconnu que son père était incontestablement le MÎTRE invincible. « Mon fils, je t’ai enseigne le « Douh », mais est-ce que je t’avais donné le « Dadouh » ? Le fils répondu honteusement par le négative, mais compris que le « Dadouh » était encore plus puissant. Mais en bon apprenant, il n’osa même plus défier son père, craignant qu’il n’ait encore gardé par devers lui, un autre mot plus fort que « Dadouh ». Soro reste Soro, un personnage emblématique de notre pays. On ne peut pas avoir été presque Président d’un bonne partie du pays, le Nord du pays occupé par la rébellion, ministre, Premier ministre, Président de la l’assemblée nationale, sans avoir contribué au développement du pays. Oui Soro a énormément rendu service à la nation. Mais aujourd’hui, les oracles ont beau lui prédire un destin présidentiel, il lui appartient à lui, de savoir que toutes les prophéties ne se réalisent pas selon notre volonté et à notre heure. Et de ma petite tribune, pour moi le seul péché de Soro, c’est d’avoir attiré sur lui la malédiction d’outrager son père Ouattara. Ses camarades de même « plumage », KKBet Blé Goudé l’ont si bien compris que très vite, ils sont revenus l’un après l’autre pour faire amende honorable auprès de leur père respectif. Et dans ma société à moi, celle du pays Tagbana, on le lui avait rappelé quand ses ambitions  présidentielles avaient commencé à lui chatouiller le cerveau. « Chez nous, un soleil ne se lève pas tant que le premier ne s’est pas encore couché ». C’était à Niakara. Les deux lui ont même conseillé à plusieurs reprises de faire la paix avec son père. Mais lui veut un monde à l’envers. C’est plutôt Ouattara qui lui doit tout. C’est le mari de Dominique Ouattara qui doit se prosterner devant lui dans le meilleur des mondes. Même dans son dernier discours dans lequel il a annonce la fin de son exil, sa posture n’a pas varié d’un iota. Le monstre c’est Alassane Ouattara. Lui Soro est blanc comme neige. Soro n’insulte pas seulement Alassane Ouattara, il insulte tout le peuple du Nord parce que ce n’est pas l’éducation qu’il lui a donnée. Il a dit de vilaines choses à son père, c’est à lui et à lui seul de les retirer. Le Poro, cette école de la vie bien connue à travers le monde entier, n’a jamais enseigné la désobéissance à ses impétrants. Et celui qu’on appelle Tchénignani le comprendra tôt ou tard. En attendant, après avoir annoncé au monde entier la fin de son exil, je lui souhaite bon retour au bercail en même temps que je prie pour qu’il comprenne enfin qu’il avait fait une sortie de route.

Allons « soroment », et pourvu que le réveil ne sois pas brutal et fatal.

JPH

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