Pas en grande forme en Ligue 1, l’Olympique lyonnais a battu (2-1) les Citizens sur leur pelouse, mercredi, lors de la première journée de la phase de poules du tournoi.
Le Lyonnais Maxwel Cornet ouvre la marque contre Manchester City, mercredi 19 septembre.
Le Lyonnais Maxwel Cornet ouvre la marque contre Manchester City, mercredi 19 septembre. / PHIL NOBLE / REUTERS
On leur promettait l’enfer, une déroute, un déluge de buts. Contre toute attente, les joueurs de l’Olympique lyonnais ont renversé (2-1) Manchester City, à l’Etihad Stadium, mercredi 19 septembre, lors de la première journée de la phase de poules de Ligue des champions. C’est à croire que ces Gones si imprévisibles – encalminés à une piteuse septième place en Ligue 1 – sont capables de se transcender hors de l’Hexagone. Comme galvanisés par le doux parfum de la Coupe d’Europe.
Dans une enceinte mancunienne clairsemée et balayée par le vent, l’OL a réalisé l’un des plus grands exploits de son histoire en s’offrant le scalp des Citizens, champions d’Angleterre en titre. Souvent critiqué depuis son intronisation à la tête de l’équipe rhodanienne, en décembre 2015, l’entraîneur Bruno Genesio n’a d’ailleurs pas minoré l’impact de cette victoire de prestige.
« Ce n’est pas une fin en soi, il faut pouvoir enchaîner ces performances, a-t-il estimé alors que sa formation affronte l’Olympique de Marseille, dimanche 23 septembre, en clôture de la 6e journée de Ligue 1. C’est un exploit qui doit nous donner des idées pour la suite en Ligue des champions comme en championnat. On doit prendre conscience que quand on est tous concernés par l’effort collectif, on peut gagner des matchs partout. »
Un bain de nostalgie
De retour en Ligue des champions après une saison d’abstinence, le club du président Jean-Michel Aulas, demi-finaliste du tournoi en 2010, s’offre là une bouffée d’oxygène et un bain de nostalgie alors qu’il n’a plus atteint les huitièmes depuis 2012. L’OL n’avait d’ailleurs pas gagné contre une formation anglaise en Ligue des champions – à savoir Liverpool – depuis neuf ans. « Ce retour chez le champion d’Angleterre sera l’un des moments les plus passionnants et les plus magnifiques, confiait à L’Equipe M. Aulas, avant le déplacement des Gones à Manchester. A City, les critiques nous prédisent le déluge. Je me fous d’ailleurs du résultat à City, je veux le contenu et l’attitude. »
Le patron de l’OL pouvait être satisfait de l’attitude de sa formation, solidaire et intelligente dans la construction. Bien aidés par leur gardien Anthony Lopes, impérial dans sa cage, les joueurs de Bruno Génésio sont parvenus à endiguer les déferlantes adverses et à opérer par contre-attaques létales. En première période, le jeune (21 ans) Maxwel Cornet, puis le capitaine, Nabil Fekir, particulièrement critiqué ces dernières semaines et impressionnant techniquement à l’Etihad Stadium, ont permis aux Gones de prendre le large (2-0).
Casquette vissée sur la tête, Pep Guardiola pestait en assistant à la débandade de ses joueurs. Suspendu pour la rencontre, l’emblématique entraîneur espagnol de City ne pouvait que constater les dégâts depuis sa loge. Son adjoint et compatriote Mikel Arteta, qui le remplaçait sur le banc, a tenté en vain de rasséréner ses troupes. Dans les tribunes éteintes, les supporteurs des Citizens oscillaient entre agacement et frustration.
Avec dix joueurs âgés de 24 ans et moins, l’OL n’a pas plié en seconde période, malgré la réduction du score signée par le Portugais Bernardo Silva et l’entrée du buteur argentin Sergio Agüero. « Notre réaction a été superbe mais ce n’était pas assez. Si on n’est pas prêt au coup d’envoi en Ligue des champions, on est puni », a regretté Mikel Arteta après la rencontre. Les Lyonnais auraient même pu tripler la mise si l’attaquant Memphis Depay n’avait pas trouvé le poteau d’Ederson, le gardien des Citizens.
Un succès emblématique
Extatique, Jean-Michel Aulas a savouré le coup réalisé par son entraîneur, dont il a vanté les mérites. « Ce soir, le match s’est déroulé comme Bruno l’avait imaginé. C’est un exploit qui va nous remettre dans le bon sens, je l’espère. C’est aussi une réponse de Bruno, a confié le président lyonnais. Il a fait ce qu’il fallait en courbant l’échine et en tenant son équipe. Les joueurs jouent pour lui. On ne peut que lui tirer un grand coup de chapeau. Le foot est un peu plus juste que d’habitude ce soir. »
Le dirigeant rhodanien pouvait également se réjouir d’avoir fait tomber l’un des meilleurs clubs du Vieux Continent, propriété depuis 2008 du cheikh Mansour d’Abou Dhabi, qui a dépensé 976 millions d’euros (record européen) pour s’offrir son effectif. Avec ce succès inattendu, l’OL sauve aussi l’honneur du football français après les défaites du Paris Saint-Germain (3-2) à Liverpool et de Monaco (2-1) contre l’Atlético Madrid, mardi 18 septembre.
Déterminés à se hisser en huitièmes de finale, les Lyonnais recevront les Ukrainiens du Shakhtar Donetsk, le 2 octobre, puis se rendront chez les Allemands d’Hoffenheim, le 23 octobre. Ils devront alors confirmer leur exploit mancunien.
Le Monde