Polygamie, polygynie, polyandrie, c’est quoi ?

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En Côte d’Ivoire, un sujet alimente bien les débats ces jours-ci. Il s’agit d’un projet de loi d’un député de l’Assemblée nationale sur la légalisation de la polygamie. Cette notion de polygamie s’étend à plusieurs autres dont il convient d’en savoir la signification. Ivoirecho va s’y essayer.

La polygynie désigne le système d’accouplement par lequel le mâle d’une espèce animale s’accouple avec plusieurs femelles. Plus spécifiquement, cela correspond au fait pour un homme de vivre avec plusieurs femmes. C’est le cas le plus courant de la polygamie (le fait de contracter plusieurs unions, l’autre étant la polyandrie, situation où une femme vit avec plusieurs hommes.

Étymologie

Ce terme est formé à partir de deux mots grecs πολύς / polús (« nombreux ») et de γυνή / gunḗ, (« femme »), sur le modèle de « polygamie » (qui signifie « plusieurs mariages », qu’il s’agisse indifféremment d’hommes ou de femmes). Ce mot polygynie est de plus en plus usité pour discriminer cette pratique de son hyperonyme, et de son antonyme « polyandrie », d’origine similaire. Les termes « polygynie » et « polygamie » sont donc souvent utilisés comme synonymes, avec cette différence que le premier désigne plus précisément un homme ayant plusieurs épouses.

Il y a donc deux angles, l’angle animal et l’angle humain.

Chez l’homme

Aspects religieux

La polygynie est une pratique culturelle qui peut trouver sa justification dans certains cultes. En particulier dans le lévirat, si le frère du défunt est déjà marié il se retrouve avec deux épouses. Plusieurs exemples sont relevés dans l’Ancien Testament.

Polygynie et judaïsme

La Torah permet explicitement la polygynie (mais à de nombreuses conditions) bien que celle-ci n’y soit pas présentée comme un mode de vie idéal et n’y soit pas du tout encouragée. On peut effectivement y trouver plusieurs cas célèbres de polygynie tels que ceux d’Abraham, de Jacob ou plus tard du roi Salomon qui aura 700 épouses (selon le livre des Prophètes). À l’inverse, on y trouve les cas d’autres personnages emblématiques tel que celui du second patriarche Isaac ou celui de Moïse lui-même, qui n’auront tous deux qu’une seule femme. La polygynie sera officiellement interdite pour les Juifs ashkénazes au 20è siècle par Rabbenu Gershom, l’un des pères de la tradition rabbinique ashkénaze. Cette interdiction est, à présent, également adoptée par la grande majorité des Juifs séfarades.

Polygynie et islam

Le Coran fait également référence à la polygynie1« Et si vous craignez de n’être pas justes envers les orphelins… Il vous est permis d’épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent. Mais, si vous craignez de n’être pas équitable avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez. Cela afin de ne pas faire d’injustice (ou afin de ne pas aggraver votre charge de famille) ». « Vous ne pourrez jamais être équitable entre vos femmes, même si vous en êtes soucieux. Ne vous penchez pas tout à fait vers l’une d’elles, au point de laisser l’autre comme en suspens », « et n’ont de rapports qu’avec leurs épouses ou les esclaves qu’ils possèdent car dans ce cas, ils ne sont pas blâmables, »

Ce verset ne doit ni faire oublier que la norme du mariage dans la civilisation musulmane est la monogamie ni le fait que la polygynie est largement antérieure aux textes coraniques et n’a donc pas été instaurée par l’islam. Au contraire, l’islam a limité le nombre d’épouses à quatre (bien que, selon certains biographes, Mahomet ait eu au total quinze épouses, jusqu’à onze simultanément3), un nombre qui pouvait être plus élevé avant l’avènement de cette religion en Arabie. Il n’incite nullement le croyant à devenir polygyne mais est plus souvent interprété comme une réglementation de cette pratique et éventuellement fournir une solution morale, pratique et humaine aux veuves et aux orphelins si l’on prend en compte la position de ce verset au sein du Coran. En effet ce verset traitant de la polygamie a été révélé après la bataille de Uhud au cours de laquelle des douzaines de musulmans furent tués, laissant derrière eux des veuves et des orphelins dans le besoin.

La polygamie est avant tout une mesure sociale. La norme dans l’islam est la monogamie. Selon le rite hanbalite, il est recommandé (mandub) d’épouser une seule femme, car il y a un risque d’injustice entre les épouses dans la polygamie.

Polygynie animale

La polygynie animale est souvent repris sous le terme « harem», comme avec les chevaux, les hippopotames ou les otaries ; soit un mâle pour plusieurs femelles.

Chez les fourmis une reine s’ accouple souvent avec plusieurs mâles. Et en myrmécologie le terme polygyne désigne une colonie ayant plusieurs reines qui cohabitent .

La monogamie est rare chez les animaux, notamment en raison du degré important de l’investissement maternel dans la nutrition de l’embryon et la lactation, ce qui explique la fréquence de la polygynie chez les mammifères (35 %).

Polygamie

Description

La polygamie désigne un régime matrimonial où un individu est lié, au même moment, à plusieurs conjoints. Pour une femme ayant plusieurs hommes, on parle également de polyandrie ; pour un homme ayant plusieurs femmes, de polygynie.  Avec le Larousse, c’est le Système social admettant légalement le mariage d’un homme avec plusieurs femmes (polygynie) ou d’une femme avec plusieurs hommes (polyandrie).

La polygamie est plus spécifiquement associée à l’homme. L’autorisation de la polygamie dans un État n’entraîne pas que celle-ci soit majoritairement pratiquée. Au sein des sociétés majoritairement polygyniques, de 60 à 80 % des foyers sont monogames « de fait » (et non « de droit »)2.

La polygamie est à distinguer des mariages de groupes, forme de polyamour impliquant plusieurs partenaires de chaque sexe, et de la bigamie, situation dans laquelle une personne contracte plusieurs mariages séparément, sans avoir juridiquement obtenu la dissolution du précédent ou sans que les deux conjoints soient au courant de cette situation3.

En sciences humaines et sociales, le terme « polygamie » est souvent employé par abus de langage pour désigner la polygynie.

Avec le Christianisme

La conception du mariage selon Jésus est celle-ci : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint… »24 Cela signifie que le mariage chrétien concerne un homme et une femme, pour toute la vie. En effet, la répudiation était une pratique autorisée chez les juifs, mais elle a été réprouvée par Jésus.

Montesquieu nous apprend que l’Empereur romain Valentinien 2 autorisa, par un édit, les sujets de l’Empire à se marier avec plusieurs femmes. Mais c’est à relativiser car il était adepte de l’arianisme (secte chrétienne) qui fut qualifié d’hérésie ensuite.

À la Renaissance l’interdiction de la polygamie est précisée dans le monde catholique par la constitution ‘Populis ac nationibus de Grégoire XIII en 1585.

Dans le christianisme catholique et orthodoxe, le mariage est monogamique, suivant ses interprétations des références citées.

L’Eglise catholique romaine, prône l’abstinence avant le mariage, et la fidélité dans celui-ci, comme le judaïsme avant lui. De plus, elle ne reconnaît pas le divorce civil mais peut statuer sur une reconnaissance de nulité du sacrement de mariage en cas d’empêchement grave de l’un des époux, prouvant que le mariage en question est légitimement invalide. De nos jours, elle interdit formellement la polygamie. Quand le conjoint meurt, le survivant peut se remarier.

Les églises relevant du protestantisme et de l’évangélisme représentent ensemble une grande partie des Chrétiens qui soutiennent la pratique de la monogamie.

Sources Wikipédia

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