Reforme de la Cei/La jeunesse de l’opposition: « Nous allons tout paralyser », un proche de Ouattara: «Vous nous trouverez sur votre chemin»

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« Le pouvoir en place se réclame des Houphouetistes mais ils refusent d’exécuter les œuvres d’Houphouët. Aujourd’hui ils veulent tout raser les logements sociaux de Côte d’Ivoire. Nous n’allons pas les laisser faire. Nous allons être désormais tous solidaires. Nous n’allons pas accepter que ces voleurs nous privent de nos logements sociaux. Nous disons non aux déguerpissements anarchiques. Houphouët Boigny n’a jamais fait dormir quelqu’un au cimetière », a dit Idriss Diouf quand Samba David dira: « Ils ont pensé nous neutraliser, mais ils nous ont mis à une position où le monde entier nous connaît. On ne vient pas contre quelqu’un. Dieu est en train de faire les choses. Nous sommes indignés parce que Ouattara tous les jours nous indigne. Je vous demande aujourd’hui au nom du corps social d’agir ensemble. Si on ne dit rien, Ouattara fera ce qu’il veut. Ouattara n’est pas venu pour arranger les Ivoiriens. Il est venu pour nous effrayer. Comme nous avons décidé de ne pas effrayer Ouattara alors c’est lui qui a décidé de nous effrayer. Levons-nous pour effrayer Ouattara un jour parce que si nous ne l’effrayons pas, il va continuer à faire ce qu’il veut. C’est Ouattara qui doit avoir peur de nous et non le contraire. Ouattara doit nous craindre ».

Du côté du pouvoir, en attendant la reation des ténors du Rhdp, le président du Parti pour le progrès du socialisme (Pps) met le Pdci et l’opposition en garde sur leurs positions en ce qui concerne la réforme de la Cei et le boycott des prochaines élections locales. C’était face à la presse, dans un grand hôtel d’Abidjan Cocody Riviera.

Les avis sont très partagés et les positions radicalisées dans le débat politique ivoiriens qui tournent aujourd’hui autour de la réforme de la Commission électorale indépendante (Cei) et de la tenue possible ou non des élections municipales et régionales du 13 octobre prochain. Le président du Parti pour le progrès du socialisme (Pps), qui était face à la presse, à cet effet, le vendredi 14 septembre 2018, a décidé de hausser le ton sur certaines positions affichées sur ces questions, ces derniers jours. Mathias Kakou, qui salue la publication faite par la Cei de la liste électorale, il y a quelques jours, s’insurge contre l’idée d’un boycott des scrutins locaux en préparation et l’exigence formulée par une partie de la classe politique quant à la réforme préalable de l’organe en charge des élections en Côte d’Ivoire. Le leader du Pps, l’un des soutiens inconditionnels de la politique et des idéaux du président de la République, Alassane Ouattara, adresse une mise en garde sévère, notamment au Pdci, mais aussi à Abou Drahamane Sangaré, le leader de l’aile dur du Front populaire ivoirien (Fpi), qui menace la tenue du rendez-vous du 13 octobre 2018.

A propos de la marche qu’envisagent les jeunes du Pdci-Rda sur le siège de la Cei pour réclamer, avant la tenue de tout scrutin, la réforme annoncée, le 6 août par le chef de l’État, Mathias Kakou se dresse fermement et explique. « Cette Cei doit être maintenue jusqu’en 2020. C’est grâce à cette Cei qu’ils ont des élus, des députés, des sénateurs, des maires et des présidents de Conseils régionaux partout. Le Pdci est co-gestionnaires de cette Cei. Au lieu de crier à la réforme, pourquoi ne retirent-ils pas leurs mandats à leurs représentants ? Si les candidats affluent vers cette institution pour les élections à venir, cela veut dire qu’elle a fait un bon travail », martèle le président du Pps. Et l’interlocuteur des journalistes d’ajouter plus menaçant. « Nous demandons au Pdci de mettre balle à terre.. Qu’ils lancent leur mot d’ordre, qu’ils sortent, et ils verront que la Côte d’Ivoire n’a plus besoin de ça. Nous n’accepterons pas cette provocation ».

Le conférencier trouve indécent, en effet, que le parti d’Henri Konan Bédié s’affiche dans certaines positions aujourd’hui vis-à-vis du pouvoir. Lequel pouvoir est cogéré, selon lui, par le Pdci avec Alassane Ouattara. « L’opposition ou le Fpi peut tromper les Ivoiriens parce qu’ils n’ont pas cogéré avec Alassane Ouattara. Mais, pas le Pdci. Il a cogéré avec le président Ouattara. Le Pdci n’est pas dans l’opposition. Il ne faudrait pas qu’il se considère de l’opposition. Il est aussi comptable de la gestion d’Alassane Ouattara », martèle Mathias Kakou, qui a réitéré un appel de son parti, lors de son congrès dans le mois d’août dernier, demandant au président Ouattara et Bédié de trouver le juste milieu pour résoudre leur crise au sommet et au sein du Rassemblement des Houphouëtistes (Rhdp), coalition politique avec laquelle ils ont conquis et co-gère le pouvoir.

S’il admet que l’opposition est dans son bon droit de réclamer la réforme de la Cei, contrairement au Pdci-Rda, le président du Pps ne se montrera pas tendre, pour autant, envers Abou Drahamane Sangaré, le leader de l’aile radicale des partisans de l’ex-président, Laurent Gbagbo. La dernière sortie de l’ancien ministre d’Etat annonçant un boycott des prochaines élections locales a été également au menu des échanges de M. Kakou Mathias avec les acteurs des médias. Il a déploré le ton employé par Abou Drahamane Sangaré, qui anticipe et impute tout désordre éventuel causé par la tenue des scrutins du 13 octobre prochain au président de la République, Alassane Ouattara. Un discours qui, à ses yeux, rompt avec le ton conciliant adopté par l’ex-Première dame, Simone Gbagbo, depuis sa sortie de prison. « Alors que Mme Gbagbo s’illustre dans un discours apaisé, Sangaré menace de boycotter les prochaines élections locales parce que la Cei n’est pas réformée. Il nous trouvera sur son chemin ».

Le leader du Pps indexe ouvertement le haut dignitaire du Fpi, souhaitant que ce dernier manifeste sa reconnaissance au chef de l’État pour la libération de ses ex-camarades détenus au lieu de chercher à remettre de l’huile sur le feu. « Avant la libération de Simone Gbagbo, Sangaré n’a jamais abordé son cas. Il a toujours réclamé la libération de Gbagbo. Sangaré n’a jamais demandé qu’on libère Mme Gbagbo. Il devrait remercier le président Ouattara de l’avoir fait sous inspiration de Dieu. Il est la cause de la crise post-électorale. C’est lui qui a trompé le couple présidentiel Gbagbo. Nous imputons la crise qu’a connue la Côte d’Ivoire à Sangaré ». Une réponse du berger à la bergère que Kakou Mathias a adressé à ce chef de fil de l’opposition avant d’inviter les candidats retenus pour les municipales et régionales à venir à une campagne civilisée.

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