Région du Poro/Lutte contre les discours haineux : La responsabilité des hommes et femmes de la presse et des médias au centre d’un atelier

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Deux journées, celles du lundi 3 au mardi 4 mai 2021, ont permis à une trentaine de correspondants locaux de la presse nationale, de bloggeurs, de cyber activistes et de jeunes leaders de s’instruire sur leurs responsabilités devant la désinformation, les fausses nouvelles, les discours de haine et les violences socio-politiques.

Au cours d’un atelier de formation organisé dans un réceptif hôtelier de la ville de Korhogo et ce, dans le cadre d’un projet conjoint Pnud/Unesco/Unicef, par le Pnud, en partenariat avec le ministère de la réconciliation et de la cohésion nationale (Mrcn), et la fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix.

Les 30 participants ont pu s’interroger sur la conduite à tenir, en tant que relayeurs de l’information devant les discours de haine et les conflits socio-politiques et communautaires. C’est à propos, puisque à l’orée des élections municipales et régionales.

« Ce type d’échange nous permet d’avoir un esprit d’ouverture et de savoir beaucoup de choses (…) Chacun de nous a pu comprendre le danger des discours de haine sur la cohésion sociale. Sans cette cohésion, la paix et le développement tant recherchés ne peuvent être une réalité dans la région du Poro et en Côte d’Ivoire », explique en substance Peyogori Ouattara, expert national en cohésion sociale au programme des Nations-Unies pour le Développement (Pnud).En définitive et selon l’expert,  les participants à l’atelier de formation, étant des citoyens vivant dans une société qui a ses règles, ses joies et peines, n’ont pas intérêt à ce que cette société s’embrase.

Pareil constat que fait le représentant de la fondation Felix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix et, par ailleurs, chercheur et formateur, Ya Jérôme Kouakou, qui s’est préoccupé des ‘’signaux inquiétants’’ sur les réseaux sociaux, dans les colonnes de la presse et autres médias. Il se souvient surtout des accusations dont les médias en général, ont fait l’objet pendant les différentes graves crises traversées par la Côte d’Ivoire. En effet, les médias ont été taxés de relayeurs de discours violents, et par conséquent responsables de la déflagration sociale : « votre responsabilité citoyenne et républicaine est plus que grande (…) Les plateformes et autres canaux sur les réseaux sociaux sont une gangrène pour la paix, fragilisent le climat social parce que relayant beaucoup de rumeurs, de fausses informations. Il faut amener les uns et les autres à avoir la culture de la paix, à être responsable dans la diffusion de l’information sur les réseaux sociaux et dans les organes de presse afin que les ivoiriennes et ivoiriens parviennent à une véritable fraternité et à la cohésion sociale », a-t-il dit aux bénéficiaires de la formation avant de les inviter à pratiquer leur métier sous l’angle de construction et de consolidation de la paix sociale.

Une initiative fort bien appréciée par la préfecture de région, à en croire le sous-préfet central de Korhogo, Marcellin Dettoh Kouassi qui a représenté le préfet André Ekponon Assoumou, à l’ouverture et à la clôture de la session. Saluant donc l’initiative, Marcellin Dettoh Kouassi a jugé judicieux le choix de ce thème qui, dans le contexte actuel de la Côte d’Ivoire, est important pour les participants qui doivent être des acteurs de paix. C’est pourquoi, il les a invités à refuser « d’être des courroies de transmission de la haine et de la fracture sociale, mais plutôt des acteurs de renforcement de la cohésion sociale, à éviter d’être des ‘’bombes’’. »

Trois communications ont alimenté cette session. « Ethnies abordées sous l’angle conflictuel » est le premier thème développé par Dr Djê,. Puis, ont suivi Ya Jérôme Kouakou de la fondation Felix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix et Peyegori Ouattara du Pnud, qui ont entretenu les participants sur « les techniques de la communication non-violente et les conflits identitaires, méthodes de règlement et la dynamique du conflit. » Ils ont invité les participants à éviter la manipulation des écrits, des vidéos, des images et même des éléments audios pour ne pas tomber dans les fakes news. Ils ont exhorté les uns et les autres à vérifier les faits (fact-checking), les informations avant de les diffuser.

                                               Billy Kakao

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