Russie/Annoncé en rébellion, Wagner fait profil bas

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Le chef du groupe paramilitaire Wagner en Russie, qui a lancé une rébellion le samedi 24 juin 2023, après avoir accusé l’armée russe d’avoir bombardé certains de ses camps en Ukraine, a fait finalement profil bas le lendemain, le Kremlin ayant conclu un accord avec Evguéni Prigojine pour « éviter un bain de sang ».

Evguéni Prigojine, le chef de Wagner a accusé vendredi soir l’armée russe d’avoir attaqué certains de ses camps, faisant de nombreux tués parmi ses troupe à l’arrière du front ukrainien. Il n’en fallait pas plus pour qu’il appelle au soulèvement contre le commandement militaire en pleine guerre contre l’Ukraine. Le groupe paramilitaire a de facto, lancé une rébellion en prenant le QG militaire de Rostov dès samedi matin avant de prendre la route jusqu’à Moscou.

Après une journée de rébellion spectaculaire qui a mené les troupes paramilitaires jusqu’à quelques centaines de kilomètres de la capitale, Wagner et la présidence russe ont, semble-t-il, trouvé un terrain d’entente. Ils ont convenu d’un accord « pour éviter un bain de sang ». Dans la foulée, le Kremlin a annoncé qu’Evguéni Prigojine allait partir au Bélarus et que les charges contre lui sont abandonnées.

Qui est Evgueni Prigojine ?

Evgueni Prigojine, 62 ans, est sorti de l’ombre grâce au conflit en Ukraine, s’imposant graduellement comme un acteur de premier plan en Russie. Mais cet impétueux homme d’affaires et ancien détenu était déjà passé maître dans l’art de la provocation et des revirements.

Le conflit en Ukraine a permis à Evgueni Prigojine de sortir de l’ombre d’où il opérait depuis des années, et de s’affirmer comme un acteur de premier plan en Russie. En mai 2023, après des mois de durs et sanglants combats, le chef mercenaire, crâne rasé et traits durs, atteint la consécration en revendiquant la prise par Wagner de Bakhmout, célébrant une rare victoire sur le champ de bataille pour les forces russes. Mais c’est aussi à l’occasion de cette bataille que les tensions avec l’État-major s’accentuent :Prigojine l’accuse de priver Wagner de munitions et multiplie les vidéos dans lesquelles il insulte les commandants russes. Impensable pour n’importe qui d’autre en Russie, dans un contexte de répression totale.

Son passage de l’ombre à la lumière a débuté en septembre, au moment où l’armée russe subissait revers sur revers en Ukraine, une humiliation pour les va-t-en-guerre dont il fait partie. Il sort alors du bois en admettant, pour la première fois, qu’il est bien le fondateur en 2014 du groupe paramilitaire Wagner, actif en Ukraine comme en Syrie, mais aussi en Afrique. Et s’impose comme un meneur. « Ces gars, des héros, ont défendu le peuple syrien, d’autres peuples de pays arabes, les démunis africains et latino-américains, ils sont devenus un pilier de notre patrie », revendique-t-il.

En octobre, il pousse cette logique de réclame plus loin encore, installant en grande pompe dans un immeuble de verre de Saint-Pétersbourg le siège de la « compagnie militaire privée Wagner ». Et en bon maître de la provocation, il publie en février une vidéo le montrant à bord d’un avion de guerre où il propose au président ukrainien Volodymir Zelensky de… décider le sort de Bakhmout au cours d’un duel aérien.

SOURCES LE PROGRES


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