Showbiz/L’album de Yodé et Siro vu par un citoyen lambda

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Depuis la sortie de leur nouvel album, les commentaires fusent de partout. Certains aiment et applaudissent, d’autres n’aiment pas et trouvent ces artistes de complices d’une certaine opposition. Yodé et Siro c’est bien d’eux qu’il s’agit, ont chanté et encore chanté. S’il y a une chanson qui fait le buzz sur tous les réseaux sociaux, c’est bien sans conteste << Président on dit quoi >> des deux artistes émérites du zouglou en Côte d’Ivoire. Pour mieux comprendre la quintessence de cette chanson , il faut d’abord connaitre le Sens réel du zouglou à l’origine et faire le rapprochement avec cette nouvelle création qui se vend comme de petits pains, selon ce que l’on a pu voir et entendre.

1 – Message originel du Zouglou

Le zouglou qui à la base était concentré dans le milieu estudiantin avec la dénonciation des difficultés qu’ils vivaient, a vite fait de devenir national surtout dans le contexte de revendications du multipartisme qui régnait dans le pays. Toute la société ivoirienne s’est reconnue dans ce rythme musical lorsque des groupes comme << Les Salopards>> ont commencé à critiquer le politique dans leurs chansons. Les titres comme << vive le maire>> et << politique meurtrière >> en sont une parfaite illustration. Ainsi les Poussins Chocs, le groupe auquel appartenaient Yode et Siro qui à la base avait un zouglou tiré sur l’humour, une sorte de comédie musicale, avec le titre ASEC – Kotoko, ont fait une entrée fracassante en dénonçant << l’ivoirité >> du président Henri Konan Bédié. Après c’était au tour du général Robert Guei de subir la dénonciation musicale de Yodé et Siro. Au plus fort de la refondation le président Gbagbo a été également l’objet de critiques acerbes << si tu as choisi voleur, c’est toi on va appeler voleur >>. On était là en pleine crise de la filière cacao. Il faut donc retenir là, que chaque président a eu sa part de critiques et à chaque chanson ils ont été en phase avec le peuple.

2 – Aujourd’hui, le binôme Yodé et Siro est resté égal à lui-même. La chanson << président on dit quoi >> est au sens musical du terme un zouglou pur et dur. Tam-tam, doublure de voix et refrain sont au rendez-vous. Le côté langoureux de la chanson permet au mélomane de mieux dresser l’oreille et saisir parfaitement le message fort des attaquants du zouglou. Dans ce message il faut retenir en une phrase que tout n’est pas rose dans le mandat du président Ouattara. Et lui même l’a reconnu à quelques reprises. Cela signifie clairement que nos artistes saluent le travail du president. Ils reconnaissent que du point de vue des infrastructures la Côte d’Ivoire se porte mieux sous Ouattara. << Le pays devient joli, y a goudron partout, y a lumière partout, y’a même lumière dans goudron >> , et cela tous les ivoiriens dignes le reconnaissent. Mais là où le régime prendra sa dose de critiques, c’est d’abord, au niveau de la réconciliation nationale : << comment peut-on se réconcilier en mettant des gens en prison >> , ici on notera avec regret que les conclusions de la CDVR ( Commission Dialogue vérité et réconciliation) sont restées dans les tiroirs. Dans leur chanson ils ont tour à tour dénoncé le rattrapage ethnique << du rez de chaussée à l’étage c’est Bakayoko où Coulibaly qui mange >> , la vie chère et la division au sein du RHDP << aujourd’hui on achète les enfants de Konan>>. Tous ces manquements à l’étique politique sont malheureusement réels et la majorité du peuple, selon Yodé et Siro, le reproche en silence au Président Ouattara. << Faisons attention à un peuple qui ne parle plus >>. En somme, cette chanson qui est une une véritable interrogation est faite en réalité pour attirer l’attention du Président sur des faits qui peuvent reconduire le pays dans l’abîme. Il n’y a rien de méchant ni de mal à cela. Ne dit-on pas que qui aime bien chatille bien. Yodé et Siro ont dit haut ce que le peuple pense bas. A mon avis, non seulement ils ont bien chanté, mais ils ont chanté fort . C’est une critique constructive et non destructive.

Simple avis.

K. Toussaint LOUIS, citoyen lambda.

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