Venezuela/Un pays, deux présidents

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Le président du Parlement vénézuélien, Juan Guaido, principal opposant à Nicolas Maduro, s’est proclamé mercredi chef de l’Etat par intérim et a été immédiatement reconnu par Donald Trump alors que plusieurs centaines de milliers de personnes manifestaient à Caracas. Pour sa part, Nicolas Maduro tient toujours la barre qu’il ne veut pas lâcher at compte lui aussi ses soutiens: la Mexique, Cuba…

Quelques heures après l’annonce de Juan Guaido, l’armée vénézuélienne a rejeté son auto-proclamation comme président par intérim du Venezuela, selon le ministre de la Défense, Vladimir Padrino : « Le désespoir et l’intolérance portent atteinte à la paix de la Nation. Nous, soldats de la patrie, nous n’acceptons pas un président imposé à l’ombre d’intérêts obscurs ni autoproclamé en marge de la loi. L’armée défend notre Constitution et est garante de la souveraineté nationale. »

Dans une motion, le Parlement vénézuélien estime que Maduro, réélu l’été dernier au terme d’un scrutin boycotté par les principales forces de l’opposition, est un « usurpateur ». La Cour suprême, favorable au régime, a jugé mardi que le Parlement ne devait pas reconnaître Guaido comme son président et demandé aux services du procureur de l’Etat d’ouvrir une
enquête sur l’opposant.

Dans une motion, le Parlement vénézuélien estime que Maduro, réélu l’été dernier au terme d’un scrutin boycotté par les principales forces de l’opposition, est un « usurpateur ». La Cour suprême, favorable au régime, a jugé mardi que le Parlement ne devait pas reconnaître Guaido comme son président et demandé aux services du procureur de l’Etat d’ouvrir une 

 

Opposants et partisans du président Nicolas Maduro sont descendus en masse dans les rues ce mercredi dans tout le pays, dans un climat de haute tension. En deux jours, au moins 13 personnes sont mortes, majoritairement par arme à feu, selon l’Observatoire vénézuélien des conflits sociaux (OVCS), une ONG d’opposition au président Nicolas Maduro.

Les opposants, dont nombreux s’étaient vêtus de blanc, se sont réunis dans plusieurs quartiers de la capitale et d’autres régions du pays pour exiger un « gouvernement de transition » et de nouvelles élections. De leur côté, les partisans du gouvernement, habillés de rouge pour la plupart, se sont retrouvés dans d’autres points de la capitale pour apporter leur soutien au chef de l’Etat et rejeter les revendications de l’opposition, qu’ils considèrent comme une tentative de coup d’Etat orchestrée par Washington.

Trump et l’OEA reconnaissent Guaido « président par intérim »

Peu de temps après la déclaration de Juan Guaido, Donald Trump a annoncé ce mercredi dans un communiqué qu’il reconnaissait le jeune opposant de 35 ans comme président du Venezuela par intérim et a invité les autres pays occidentaux à en faire autant. Le président américain a aussi prévenu que les Etats-Unis mettront à profit « le poids de leur puissance économique et diplomatique afin d’encourager le rétablissement de la démocratie vénézuélienne. »

Le Venezuela lâché par ses voisins

Dans la foulée de Donald Trump, l’Organisation des États américains (OEA) a elle aussi reconnu Guaido comme « président en exercice ». Luis Almagro, secrétaire général de l’OEA, basée à Washington, a félicité Juan Guaido : « Nos félicitations à Juan Guaido, le président en exercice du Venezuela. Il a toute notre reconnaissance pour impulser le retour de la démocratie dans ce pays », a-t-il fait savoir dans un tweet. Le Canada, le Pérou, le Costa Rica, le Brésil, l’Argentine, le Guatemala et la Colombie ont reconnu à leur tour Guaido comme « président par intérim ». Une majorité de pays membres du Groupe de Lima, un organisme qui regroupe 12 pays réunis afin d’établir une sortie pacifique de la crise au Venezuela, ont également reconnu Juan Guaido comme « président en exercice ».

Même prise de position du Chili qui par la voix de son président, Sebastian Piñera, a confirmé la reconnaissance par Santiago de Juan Guaido : « Nous avons décidé de reconnaître Juan Guaidó comme président par intérim et nous tenons à lui manifester notre soutien le plus total dans son importante mission de rétablir la démocratie au Venezuela en appelant à des élections libres et démocratiques sous un délai de 30 jours. De plus, nous sommes convaincus que le mal nommé président Maduro fait partie du problème et non de la solution. La solution aux problèmes du Venezuela passera par le rétablissement des véritables valeurs démocratiques dans le pays ». « Maduro » signifie « mûr » ou « réfléchi » en espagnol, précise notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine.

En revanche, le Mexique d’Andres Manuel Lopez Obrador, membre du groupe de Lima, a annoncé maintenir son soutien au gouvernement de Nicolas Maduro. Ainsi que Cuba qui a exprimé son « ferme soutien » au gouvernement de Caracas face à une « tentative de coup d’État ».

De l’autre côté de l’Atlantique, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a dit sur Twitter « espérer que toute l’Europe va être unie en soutien des forces démocratiques au Venezuela ». « Contrairement à Maduro, l’assemblée parlementaire, y compris Juan Guaido, ont un mandat démocratique », a-t-il ajouté.

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