Visite du pape en RDC/A Kinshassa, le pape à toutes ces puissances qui pillent le continent noir: « Otez vos mains de l’Afrique! »

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Le chef de l’Eglise catholique a entamé depuis ce mardi une tournée de cinq jours sur le continent africain. Première étape de sa visite, la République démocratique du Congo, le plus grand pays catholique d’Afrique. A Kinshassa, le 266è pape qui succède à Benoît 16, a envoyé un message sans équivoque à toutes ces puissances qui pillent le continent noir. « Otez vos mains de l’Afrique! »

« Otez vos mains de l’Afrique! ». Voici la phrase claire du pape François, (Jorge Mario Bergoglio), né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, devenu, le 13 mars 2013 à l’âge de 76 ans, le 266e pape de l’Église catholique — le premier issu du continent américain. Il avait choisit le nom de pape François en l’honneur de saint François d’Assise.

A l’entame de sa visite en Afrique, à Kinshassa, il a été accueilli avec enthousiasme. Le chef des catholiques du monde entier, a dénoncé le « colonialisme économique » qui « se déchaîne » notamment en RDC avec ses multiples crises.

« Cessez d’étouffer l’Afrique : elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser », a lancé le pape, dans un discours en italien prononcé devant les autorités et le corps diplomatique au palais présidentiel. Ses mots ont été applaudis, résonnant particulièrement en RD Congo, pays au sous-sol d’une immense richesse et à la terre fertile, dont les deux tiers des quelque 100 millions d’habitants vivent avec moins de 2,15 dollars par jour.

Le « colonialisme économique » était le fait de multinationales et pays lointains, mais des pays voisins de la RD Congo sont désormais accusés eux aussi du pillage des ressources de la RD Congo, qui leur profite économiquement et alimente les conflits.

Ne pas « glisser dans le tribalisme et la confrontation »

La RD Congo fait notamment face à la résurgence du groupe armé M23 qui a conquis ces derniers mois de vastes pans de territoire dans le Nord-Kivu, province congolaise frontalière du Rwanda accusé d’ingérence par Kinshasa. Intervenant avant le pape, le président Félix Tshisekedi a réitéré ces accusations. « Outre des groupes armés, des puissances étrangères avides des minerais contenus dans notre sous-sol commettent, avec l’appui direct et lâche de notre voisin le Rwanda, de cruelles atrocités », a-t-il déclaré.

L’est de la RD Congo compte des dizaines de groupes armés, dont des rebelles islamistes qui prennent pour cible des civils. La visite du pape intervient d’ailleurs deux semaines après un attentat sanglant revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) dans une église pentecôtiste du Nord-Kivu.

Dans son discours, le pape François a exhorté les Congolais à ne pas « glisser dans le tribalisme et la confrontation » et « encouragé les processus de paix en cours » afin que « les engagements soient tenus ».

Elections transparentes

Le pape n’a pas non plus caressé les gouvernants dans le sens du poil, leur demandant de créer les conditions susceptibles de « favoriser des élections libres, transparentes et crédibles » face à la menace de la corruption, notamment à la présidentielle prévue le 20 décembre.

JPH avec France 24

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