Arikokaha/Voici le récit de l’assassinat de Coulibaly Apalo

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Coulibaly Apalo, âgé de 14 ans en classe de 5ème au collège moderne d’Arikokaha, à tiré sa révérence de manière tragique le lundi 18 Avril 2022 dernier. En effet, l’adolescent avait décidé de se rendre dans le village de Fononkaha pour prendre part à un bal organisé par des amis de la même tranche d’âge que lui.

Chose qui s’observe entre ces deux villages depuis des lustres. Le voisinage séculaire entre ces villages rend quasiment impossible une éventuelle différenciation entre leurs riverains, hors mis par moment la prononciation lexicale. Mais ce dimanche de Pâques 2022, va changer la donne.

Une agression au couteau du jeune collégien par un individu au profil criminel selon la description de son portrait physique, fourni par nos informateurs à l’adolescent de 14 ans en classe de 5ème, a terni la cohabitation jusque là bon enfant entre les deux villages frères, même si entre eux il existait quelques écueils passagers. Le bon ton avait toujours fini par prévaloir grâce aux bons offices de leurs sages. Ne dit-on pas que la langue et les dents cohabitent, mais il leur arrive de quereller ?

Ce jour-là, des jeunes de Fononkaha décident d’empêcher l’accès à un bal qu’ils organisent chez eux, à tout jeune ressortissant du village « tuteur » de Fononkaha. Et pour matérialiser leur volonté, ils tracent une ligne , « une sorte de ligne rouge », à ne pas franchir par tout riverain d’Arikokaha, encore visible à l’œil nu après les hostilités fatidiques.

Chose que refusent d’admettre un groupe de jeunes d’Arikokaha. Les échanges entre les deux entités sont vifs et la bagarre est inévitable.

Le jeune Apalo est certes présent, mais il est plutôt dans un rôle de spectateur. C’est alors que surgit dans la pénombre son agresseur répondant au pseudonyme « Rasta », bouvier de profession, pour lui ouvrir le ventre avec son couteau, laissant transparaître ses intestins. Il entreprend de regagner le village à la course avec le peu de force encore en sa possession mais qui ne tardera pas à le lâcher. Il s’écroule à environ 200 m de Fononkaha et saigne abondamment. Secouru par une bonne volonté, il est conduit au centre de santé dArikokaha qui est vite débordé par l’ampleur de la blessure. Nous sommes à environ 1h du matin. Il faut impérativement mettre le cap sur l’hôpital de Niakara puis le Chu de Bouaké.

Le temps passe drastiquement avec une autre difficulté de taille. Les deux ambulances précédemment en service au centre de santé d’Arikokaha sont hors d’usage. l’une est stationnée dans l’enceinte du dispensaire.

Finalement une moto tricycle fera office d’ambulance pour évacuer le blessé à l’hôpital général de Niakara. Nous sommes maintenant autour de 3 heures du matin indiquent nos sources qui ajoutent qu’à l’hôpital, le personnel de garde était presque inexistant. Selon elles, une dizaine d’appels pour alerter ledit personnel, est restée sans réponse. Ce n’est que plus tard que ceux ci sont intervenus. Mais là encore, il fallait mettre la main sur le chauffeur de l’ambulance. De sources concordantes ce dernier serait dans un état d’ébriété très avancé, ne pouvant donc pas répondre aux clauses de son serment.

Il fallait donc négocier avec un autre conducteur. Ce qui aurait été fait, mais avec une énorme perte de temps. Entre temps, le le blessé qui avait le ventre fendu depuis le nombril jusqu’au sternum, se tordait de douleur et perdait davantage de sang.

Enfin de compte Coulibaly Apalo est arrivé au CHU de Bouaké au petit matin. Il aurait juste eu un placement de sérum avant d’être évacuer vers le bloc opératoire qu’il n’atteindra même pas. Il tire sa révérence pendant qu’on le transportait en salle d’intervention chirurgicale. C’était le lundi 18 Avril 2022 à 7 heures précises.

Que tirer comme leçon de cette mort tragique ?

De notre avis, il faut multiplier les appels au calme auprès des populations d’Arikokaha. Il faut que le présumé assassin soit activement recherché et retrouvé et mis à la disposition de la gendarmerie par tos les moyens. Considéré comme coauteur du crime, le tuteur de ce présumé meurtrier ne devrait pas être relâché (c’est une exigence de la jeune d’Arikokaha) qui ne demande que justice soit faite. Il faut entretenir les deux villages de la nécessité de poursuivre leur vivre ensemble, dans un respect mutuel, à commencer par Fononkaha dont le chef lieu de sous préfecture est Arikokaha et qui demeure selon des témoignages devant l’histoire, le tuteur. Il faut demander aux habitants des deux villages d’éviter d’héberger sous leur toit le premier venu par ces temps d’orpaillage clandestin où circulent des individus sans foi ni scrupule. L’Etat est invité à jeter un regard du côté du centre de santé de la sous préfecture d’Arikokaha qui ne dispose pas d’une ambulance pour l’ensemble des six villages, et est situé 140 km de Bouaké et pratiquement à la même distance de Korhogo. Les centres de santés doivent être équipés de matériels adéquats, et le plateau technique de l’hôpital général doit être relevé. Il faut imposer dans l’ensemble de ces centres de santé, le respect de la déontologie et du serment des agents de santé. 

JPH

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