Bouaké/Et si l’eau des camions citernes était vendue?

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Attention à ce que l’action de soutient du gouvernement d’envoyer à Bouaké des camions citernes pour ravitailler les populations en eau potable, vue la pénurie d’eau que vivent les populations, ne se transforme en un cauchemar si non en une crise. Ce à cause de certains agents distributeurs véreux qui pensent avoir eu une occasion de se faire de l’argent, en vendant l’eau dans certains quartiers de la ville. En effet moins de deux semaines après le lancement de l’opération de distribution gratuite d’eau par des camions citernes de l’Office national d’eau potable (Onep), des populations dénoncent un véritable commerce qui a fait jour autour de cette opération salvatrice. En plus de ne recueillir aucune goutte d’eau dans les robinets, vient s’ajouter la souffrance lors de la distribution d’eau dans certains quartiers. « Nous ne comprenons plus rien. Le Chef de l’État, Alassane Ouattara a dit que le rationnement en eau est gratuit à Bouaké. Mais nous tombons des nues lors que nous constatons que certaines personnes chargées de cette opération nous font payer l’eau. À Dar-Es-Salam ici, quand la citerne vient pour nous ravitailler, nous déboursons souvent 50 frs à 100 Frs CFA pour un bidon de 25 litres et 200 fCFA pour un fût. Souvent l’on nous dit qu’il n’y a pas d’eau disponible donc, il nous arrive de payer 40.000 fCFA que nous cotisons afin de faire venir la citerne dans notre quartier, ici au secteur Saint-Jacques », affirme dame Djénoubou Konaté. « L’eau des citernes de distribution se marchande ici à Bouaké. Notre quartier n’est pas desservi car nous avons refusé de nous soumettre à cette exigence de la part de ceux qui sont chargés de distribuer l’eau en cette période de pénurie. Nous disons non à cette pratique », dira N’da Jules, président des jeunes du quartier Ahougnansou-Sicogi. Même chanson du côté du quartier Zone-Hippodrome où les populations dénoncent un favoritisme dans la distribution de l’eau. « Nous souffrons tous du manque d’eau à Bouaké. Comment comprendre qu’une citerne de distribution vienne livrer l’eau à une seule jeune fille qui habite une cours commune et laisser ses voisins. Il y a également des individus qui sont ravitaillés chez eux à domicile moyennant quelque chose. Ces façons de faire sont déplorables et amènent à la révolte », s’insurge Yvette Kouassi, habitante du quartier Zone Hippodrome. Des bagarres lors de la distribution d’eau sont aussi observées ça et là, car chacun veut se faire servir en première position. « Les camions n’ont qu’une heure pour servir plus d’une centaine de personnes, d’où l’anarchie lors de la distribution », fait remarquer Touré Sandrine à un point de distribution d’eau au quartier Koko. Sokoura-Gompci n’est pas en reste. Selon Hamed Coulibaly, depuis le début de l’opération de la distribution d’eau à Bouaké, son quartier n’a pas encore vu une seule citerne. « Nous sommes des laissés pour compte. L’on nous a appris qu’il y a quinze (15) citernes pour desservir Bouaké et les localités environnantes. Mais nous dans notre quartier, nous les voyons pas « . Plusieurs autres quartiers déplorent la même situation. En autres, citons les quartiers Ahougnansou, Broukou et N’gattakro qui attendent de longues heures, voir des jours, avant de voir des camions de distribution d’eau. Djibo Youssouf Nicolas, Maire de Bouaké semble avoir eu vent de cette situation, lui qui affirmait lors de la visite du ministre des infrastructures économiques le jeudi 24 mai dernier, qu’il semble qu’il y aient des actions marchandes autour de cette distribution d’eau qui ne sont pas acceptables. Mais les choses pourraient évoluer dans un sens positif, car le ministre des transports Amadou Koné, venu également s’enquérir de la question de la gestion de l’eau avec son collègue des infrastructures économiques, ont enjoint le préfet de Bouaké, de revoir la distribution de l’eau de concert avec l’ensemble des chefs de quartiers et de communautés, les responsables de l’Onep et de la Sodeci. Aussi, des assurances ont-elles été données quant à l’amélioration de la question de l’eau dans le Gbêkê. D’abord à court terme,(réparations de plusieurs pompes hydrauliques dans les villages, réalisation de forages à Bouaké). À moyen terme, (le raccordement du barrage de Gonfreville au réseau de distribution urbain et l’augmentation de la production d’eau du barrage du Khan) corridor sud. Et enfin à long terme, (le ravitaillement de la ville de Bouaké en eau, à partir de Kossou).

JPH

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