Dans la soirée du 3 octobre, la gendarmerie d’Inata, dans la province du Soum, a été attaquée par des hommes armés. Arrivés dans deux véhicules et sur plusieurs motos, les assaillants ont tué un gendarme, blessé un autre et fait d’importants dégâts matériels. Plusieurs véhicules de la mine d’or ont par ailleurs été incendiés, tandis que des dortoirs du personnel civil ont été fouillés et du matériel emporté.
Sur demande des autorités burkinabè, deux avions Mirage 2000 de la force Barkhane ont décollé de Niamey dans la nuit pour opérer une frappe contre les assaillants. Un vol de reconnaissance effectué par un drone avait d’abord repéré une colonne d’une quinzaine de motos filant en direction du nord.
Ce n’est pas la première fois que des moyens aériens français survolent le Burkina. En avril déjà, les avions de Barkhane avaient été mobilisés lors d’une opération conjointe vers la forêt de Fulsare. « Ce sont des capacités que nous déployons en appui de nos forces partenaires », explique à RFI le colonel Patrick Steiger, porte-parole de Barkhane.
Le bilan de cette opération reste encore inconnu. Une colonne de motos représente toujours une cible difficile, car elles peuvent se disperser rapidement. C’est d’ailleurs le mode opératoire privilégié des terroristes dans la région. Combiné aux mines artisanales, avec peu de moyens, ils conservent donc une capacité de nuisance importante. D’après un bilan officiel réalisé mi-septembre, les attaques terroristes ont fait près de 120 morts au Burkina.
Ce jeudi encore, sept soldats burkinabè ont trouvé la mort dans l’explosion du mine artisanale, dans la région Est du pays. Deux autres blessés ont été évacués vers un centre de santé. Ces soldats se rendaient à Foutouri, vers la frontière avec le Niger pour renforcer un détachement déjà sur place. Ils avaient quitté la ville de Fada N’Gourma, en passant par Gayeri, lorsque leur véhicule a sauté sur un engin explosif improvisé.