Des insectes pour disséminer des virus/une arme incontrôlable ?

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Germany, Aphide crawling on plant

Dans un article paru jeudi dans la revue « Science », une équipe de chercheurs européens s’inquiète d’un programme de défense américain qui utiliserait des insectes pour injecter des virus dans certaines cultures, afin de les modifier.
Pucerons, mouches blanches ou cicadelles seraient envoyés dans les champs pour disperser les virus. Ici des pucerons.
Pucerons, mouches blanches ou cicadelles seraient envoyés dans les champs pour disperser les virus.

Les insectes pourraient-ils bientôt être utilisés comme arme biologique ? C’est la question que se pose une équipe de chercheurs dans un article paru dans la revue Science, jeudi 4 octobre. Composé de juristes (université de Fribourg) et de scientifiques (Max Planck Institute de Plön et université de Montpellier), ce groupe de recherche a étudié un projet américain nommé « Insect Allies ».

Ce programme, financé à hauteur de 27 millions de dollars (23 millions d’euros) par l’agence pour les projets de recherche avancée de défense (Darpa) du département de la défense des Etats-Unis, prévoit d’utiliser des insectes pour modifier génétiquement des plantes.

Il a attiré l’attention des chercheurs par l’utilisation de nouveaux agents : les Horizontal Environmental Genetic Alteration Agents (HEGAAs). Il s’agit de virus qui ont été génétiquement modifiés pour les rendre capables de transformer les chromosomes d’une espèce cible, animale ou végétale. Ces agents vont permettre d’altérer l’ADN de certaines plantes directement dans leur environnement. Ils pourraient donc rendre une plante résistante à un certain pathogène en cours de saison.

Modifications à l’insu des agriculteurs

« Cette technique est une nouveauté, explique Christophe Boëte, coauteur de l’article et chercheur à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier. Pour l’instant, les plantes OGM portent les modifications génétiques voulues avant d’être plantées. Les agriculteurs, les producteurs choisissent donc les plantes modifiées en amont des semis. » Avec les HEGAAs, la possibilité de modifier des plantes par des interventions extérieures, à l’insu des agriculteurs, est bien plus grande selon les chercheurs.

Le Monde

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