Une réunion technique spécialisée des ministres de l’Agriculture des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEA0), s’est tenue par visioconférence ce lundi 10 mai 2021.
Participant à ladite réunion, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, a partagé les expériences de la Côte d’Ivoire avec les autres ministres, quant aux réformes engagées dans le secteur agricole, et a fait des propositions dans le sens d’assurer la sécurité alimentaire des populations. Intégralité de sa déclaration.
Je voudrais au nom du Président de la République Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara et du Premier Ministre, Patrick Achi Jérôme, exprimer toute la gratitude du Gouvernement Ivoirien, aux initiateurs de cette rencontre virtuelle et à l’ensemble des intervenants pour les conclusions auxquelles nous sommes parvenues.
Mesdames et Messieurs,
Cette rencontre virtuelle m’offre l’agréable occasion de rendre, une fois de plus, un respectueux hommage au Président de la République de Côte d’Ivoire, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, pour sa grande vision pour le monde agricole.
En effet, depuis son accession au pouvoir, le Président Alassane Ouattara a entrepris plusieurs réformes, les unes aussi importantes que les autres, visant à traduire en actes sa volonté affichée de hisser à un très haut niveau l’agriculture en Côte d’Ivoire, dans la droite ligne de la vision du Président Houphouët Boigny qui ne cessait de dire que le succès de la Côte d’Ivoire repose sur l’agriculture.
Ces réformes ont permis à notre Agriculture, non seulement d’atteindre des niveaux de performance record dans tous les domaines, mais aussi et surtout de procurer des revenus décents aux producteurs et à tous les acteurs du secteur agricole.
Par ailleurs, l’amélioration de l’indice de productivité des cultures de rente ainsi que des cultures vivrières, a été rendue possible grâce à une politique agricole axée sur la mécanisation et sur la transformation locale de notre production. Le renforcement de notre réseau routier a contribué également à assurer un meilleur acheminement des produits vers les ports et les différents marchés locaux.
En ce qui concerne la problématique du stockage de nos produits, le Gouvernement de Côte d’Ivoire se félicite des acquis de la mise en œuvre de la Stratégie Régionale de stockage de Sécurité Alimentaire, et remercie l’Union Européenne pour l’appui au financement de sa phase opérationnelle.
Le Gouvernement Ivoirien est d’avis que toutes les dispositions doivent être prises pour assurer la sécurité alimentaire de nos populations. Et pour atteindre cet objectif, il est nécessaire :De privilégier l’approche filière à travers la structuration et la promotion des chaînes de valeur alimentaires, de sorte à obtenir un mouvement d’ensemble de tous les maillons afin de parvenir à des résultats tangibles. C’est ainsi qu’en Côte d’Ivoire, nous avons mis en place les Interprofessions des filières Oignon, riz et maïs, et celle du manioc est en cours ;
2. De saisir l’opportunité des points de complémentarité qui existent entre les cultures de rente et les cultures alimentaires pour créer une synergie et éviter une compétition entre ces deux types de cultures. En Côte d’Ivoire, cette synergie existe déjà entre le cacao, le café, le coton et les cultures vivrières et nous sommes en train de la renforcer et de l’étendre à l’hévéa et au palmier à huile ;
3. De mettre en place les infrastructures nécessaires pour la transformation, le séchage et le stockage résilient des produits et denrées alimentaires. C’est ainsi qu’avec l’appui de l’UEMOA, 26 magasins de conservation des graines et des récoltes ont été construits en Côte d’Ivoire. Il s’agit de 16 magasins de 350 tonnes installés dans les chefs-lieux de région et de 10 magasins de 150 tonnes de capacité localisés dans les sous-préfectures. Ces magasins équipés en matériel informatique, en matériels de mesure et de contrôle qualité, ainsi qu’en matériel de bureau et autres consommables, ont été livrés aux organisations professionnelles agricoles le 26 novembre 2020.
4. De mettre l’accent sur la prise en compte de produits vivriers autres que les céréales, produit en grande quantité par les pays côtiers. Pour rappel, dans le cadre du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest PPAAO/WAAPP, plusieurs pays dont la Côte d’Ivoire ont développé de nouvelles technologies en matière de conservation et de transformation de produits vivriers tels que : le manioc, l’igname, la banane plantain.
En ce qui concerne le stockage national de sécurité alimentaire, la Côte d’Ivoire avait opté pour le stock financier. Cependant, à la demande de la CEDEAO et de l’expérience à tirer de la pandémie à COVID-19, une Stratégie nationale de stockage alimentaire est en phase de validation et sera disponible au plus tard fin juin 2021. Cette stratégie devra définir clairement les options à retenir comme recommandé dans le Programme National d’Investissement Agricole de deuxième génération (PNIA 2).
Pour ce qui est du projet de déclaration, je peux vous assurer, Monsieur le Président, de son endossement total par le Gouvernement Ivoirien. Toutefois, il s’avère nécessaire de définir les modalités pratiques de mise en œuvre de la mutualisation des 5% des stocks nationaux, mentionnée au point 3 de la déclaration.
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais pour terminer réitérer, au nom du Président de la République de Côte d’Ivoire, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara et du Premier Ministre, Patrick Achi Jérôme, les félicitations du Gouvernement Ivoirien à l’endroit des initiateurs de cette rencontre virtuelle qui nous permettra de construire un partenariat multilatéral qui renforcera de manière durable la résilience du système régional de stockage et ses capacités à faire face aux éventuelles crises alimentaires.
Je vous remercie
Kobenan Kouassi Adjoumani
