Ces grandes manoeuvres russes qui inquiètent l’OTAN

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Les forces armées russes lancent leurs grandes manœuvres annuelles. Baptisées Vostok-2018, elles devraient mobiliser du 11 au 15 septembre 300 000 Russes, 3 000 soldats chinois et des troupes mongoles. Un chiffre considérable représentant plus du double des dernières grandes manœuvres de l’armée soviétique, il y a un peu plus de 35 ans. Pour les 29 pays membres de l’Otan, la vigilance s’impose.

Les quelque 13 000 hommes seulement alignés l’an dernier par les forces armées russes et biélorusses pour l’exercice Zapad-2017 – c’est-à-dire Ouest-2017 – écrit notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet, avaient déjà provoqué une vive inquiétude de l’Otan. En particulier évidemment en Pologne et dans les pays baltes, puisque ces grandes manœuvres se déroulaient à leurs portes.
Cette année, l’énorme déploiement de Vostok-2018 – Est-2018 – se déroule six mille kilomètres plus à l’Est, à proximité donc de l’Alaska, et l’Otan a assuré à l’avance de sa vigilance. La Russie et l’Alliance atlantique ont renoué avec leurs réunions occasionnelles du conseil Otan-Russie, qui permet entre autres de s’informer mutuellement des grandes manœuvres prévues. Les attachés militaires à Moscou des pays de l’Alliance ont d’ailleurs reçu une invitation à se rendre sur le terrain en tant qu’observateurs.

La préoccupation de l’Otan, face à une Russie qui « prend de l’assurance », est évidemment le miroir de l’attitude russe en regard des grandes manœuvres alliées prévues en Norvège à l’automne. Depuis l’annexion de la Crimée, l’Alliance atlantique et la Russie ont renoué avec la méfiance réciproque de la guerre froide, une défiance particulièrement intense au sujet des grandes manœuvres ou de l’intervention militaire russe en Syrie.

Ces exercices ont de quoi impressionner : près de 300 000 soldats, un milliers d’avions et d’hélicoptères, plus de 30 000 blindés et plusieurs dizaines de navires de guerre. Mais la grande nouveauté de ces manœuvres, c’est surtout la participation de la Chine.

Pékin et Moscou avait déjà conduit des exercices militaires communs par le passé, mais jamais d’une telle ampleur. Pour la Russie de Vladimir Poutine, ces exercices conjoints constituent une sorte de percée diplomatique et stratégique. Isolée face à l’Occident, la Russie a besoin de chercher de nouveaux alliés. En froid avec Donald Trump, Pékin y trouve également son compte. La portée géopolitique de ces exercices n’échappera donc à personne. Vostok-2018 aura un autre mérite aux yeux des autorités russes : permettre la diffusion d’images forcément flatteuses, pour l’armée russe et pour son équipement.

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