Côte d’Ivoire-Condamnation de Nayanka Bell/La défense conteste, l’accusation approuve

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Depuis un certain temps, l’affaire Nayanka Bell fait couler beaucoup de salive en Côte d’Ivoire. Opposée dans un litige foncier au village d’Anono/Agboville, la chanteuse ivoirienne de son nom à l’état civile Aka Louise de Marillac, a été reconnue coupable, sous la supervision de son frère, d’avoir détruit 80 hectares de forêt à la machette et à la tronçonneuse. Selon son avocat, Me Martin Dodo, il est également reproché à sa cliente d’avoir détruit avec cette forêt, des plants d’hévéa vieux de 20 à 30 ans. Le tribunal d’Agboville l’a donc condamnée à trois ans de prison fermes assortis d’une amende de 160 millions de francs CFA. « Les juges sont indépendants…Il ne s’agit pas pour moi de critiquer une décision de justice en tant que telle. Je constate simplement que ma cliente a été condamnée pour 3 ans d’emprisonnement ferme par le tribunal d’Agboville dans un premier temps. Cette décision a été confirmée par la Cour d’appel : Bien évidemment, nous contestons fermement cette décision qui n’est pas justifiée », a dit Me Martin Dodo qui ajoutera que les éléments du dossier en sa possession et soumis à la Cour d’appel, ne permettent pas cette condamnation. Selon lui, il n’existe pas d’éléments concrets pour condamner Aka Louise de Marillac qu’il dit être traumatisée après avoir appris la nouvelle de sa peine. L’avocat défenseur soutient que les terres concernées ont été légalement achetées par le père de sa cliente de son vivant. Mais la partie accusatrice, les héritiers du défunt, (celui qui a vendu les terres), parlent d’une question d’héritage. Pour eux, les terres leur reviennent de droit. « Qu’ils en apportent les preuves…En règle général, le doute bénéficie à l’accusé. On ne peut pas sur la foi du doute, condamner quelqu’un. La loi dit que c’est l’accusation qui doit apporter la réalité, la matérialité, la certitude de l’infraction qui est reprochée à la personne », précisait-il après avoir indiqué qu’i fera un pourvoi en cassation. « Nous avons cinq jours pour faire un pourvoi en cassation. Nous allons le faire ». Pour Me N’takpé Daniel, avocat des plaignants, le droit a été dit. « Mes clients reprochent à dama Aka Louise de Marillac, la destruction volontaire de leurs plantations…Elle n’est pas à son premier forfait. Déjà en 2006, elle avait détruit quelques plantations et avait été condamnée à 5 mois d’emprisonnement ferme et à payer à chacune des quatre personnes qui avaient vu leurs plantations détruites, la somme de 750.000 F CFA. Elle s’était exécutée. En 2016, elle a récidivé et ce n’est plus quelques plantations, mais toutes les plantations qui sont dans la zone qui font plus de 100 hectares. Cela a été bel et bien son œuvre, car elle recruté des personnes pour détruire les plantations et était présente le jour des faits », dira à son tour Me N’takpé qui va s’empresser d’ajouter qu’il a la preuve tangible. « …En plus, le tribunal, pour la manifestation de la vérité, a ordonné un transport sur les lieux avec un juge et le procureur général d’Agboville, la gendarmerie, moi-même, dame Aka et son conseil. Sur les lieux, une question lui a été posée : vous dites que vous n’avez pas détruit de plants, mais on constate que tout est détruit et nous sommes actuellement dans votre campement. Qui l’a fait ? La réponse qu’elle a donnée au magistrat à trois reprises est : ils sont sur mes terres. Elle n’a jamais nié les faits devant le premier juge ». Selon lui, la justice ne s’acharne pas contre Nayanka Bell. « Si e juge voulait s’acharner contre elle, il l’aurait fait arrêter, vu qu’elle n’est pas à son premier forfait…Notre intérêt n’est pas qu’elle parte en prison, mais qu’elle arrive à réparer les préjudices causés », va-t-il souhaiter. Affaire donc à suivre.

JPH

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