Au cours de la messe de rentrée pastorale, le cardinal Jean Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan a demandé pardon pour le scandale suscitée par l’intervention d’un candidat à l’élection municipale pendant la messe à la paroisse saint Marc d’Abobo Akéikoi, le dimanche 30 septembre.
Samedi 6 octobre au cours de la messe de rentrée pastorale qu’il a présidée à la cathédrale Saint Paul du Plateau (Abidjan), le cardinal Jean-Pierre Kutwa s’est excusé auprès des fidèles pour le scandale provoqué par l’intervention du candidat Hamed Bakayoko, pendant la célébration eucharistique du dimanche 30 septembre à la paroisse Saint Marc d’Abobo Akéikoi.
« Beaucoup parmi vous ont été secoués par ce qui s’est passé à la paroisse saint Marc d’Abobo Akéikoi, a rappelé le cardinal. Nous nous excusons auprès de vous. Le prêtre est venu faire amende honorable et à vous les chrétiens, je vous demande de lui pardonner. »
Indignation
A l’occasion de la campagne pour les élections locales du 13 octobre en Côte d’Ivoire, Hamed Bakayoko, candidat à la mairie d’Abobo, une commune populaire d’Abidjan, a visité des paroisses catholiques de la commune.
Reçu à la messe dimanche 30 septembre à la paroisse Saint Marc d’Abobo Akéikoi, le candidat du parti présidentiel avait eu droit à un quart d’heure de discours à l’ambon pour remercier le curé de la paroisse, parler de dialogue interreligieux, et annoncer des dons de plusieurs millions de francs CFA.
La vidéo du discours d’Hamed Bakayoko à la paroisse St Marc, largement relayée sur les réseaux sociaux, avait créé la polémique chez les catholiques ivoiriens. De nombreux fidèles s’étaient dit « indignés » que la campagne électorale s’installe dans des paroisses. « Les évêques ne doivent pas permettre ces choses-là. Ce n’est pas normal, les gens vont battre campagne dans nos églises, c’est triste », déplorait ainsi Ngouandi sur Youtube. « Les mots me manquent, c’est la honte », avait renchérit Carole Djakobie sur le même média social.
Erreur de jeunesse
Aux yeux du cardinal Kutwa, l’intervention de Hamed Bakayoko au cours de cette messe est à mettre sur le compte d’une erreur de jeunesse commise par le curé de la paroisse. « Dites-vous que le prêtre a été surpris parce que c’est un nouveau curé. Cela ne se reproduira plus jamais dans notre Église, a assuré l’archevêque d’Abidjan. J’ai tiré les oreilles de mon jeune confrère et lui ai fait savoir qu’on ne donne jamais la parole à une autorité au cours de la messe surtout en ces temps de campagne électorale. »
Expliquant les circonstances de cette intervention, l’archevêque d’Abidjan a précisé qu’avant de recevoir le candidat à la messe, le jeune curé avait demandé conseil auprès de sa hiérarchie. « Le secrétariat de l’archevêché lui a fait comprendre qu’il n’était pas question qu’un ministre prenne la parole pendant la messe, a expliqué le cardinal. Mais à la fin de la messe, le protocole du ministre a demandé juste une minute pour dire merci au curé de l’avoir accepter dans l’église et cette minute s’est transformé en tribune. »
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