Avec plus de 40%, Atiku Abubakar (1 532 voix) a devancé de loin les douze autres prétendants au titre, dont l’actuel président du Sénat, Bukola Saraki (317 voix), son plus sérieux concurrent.
Pour le porte-parole du candidat de l’opposition, c’est son expérience en tant que vice-président de 1999 à 2007 qui a fait pencher la balance. « Au final, il a réussi à l’emporter du fait de son expérience. Quand on regarde le pedigree des candidats, Atiku Abubakar arrive en tête du fait qu’il a été vice-président du pays. De ce fait là il apparaît comme le candidat le plus préparé, avec une bonne connaissance de la situation politique nigériane et avec un programme : il a parlé de créer des emplois et d’unifier le pays, car si il n’y a pas d’unité, la croissance sera difficile à atteindre », a déclaré à RFI Steve Oliyide, son porte-parole.
« Sa victoire s’explique par le fait qu’il a travaillé dur pour faire campagne et aller vers les électeurs du pays. Par le fait aussi qu’il a réussi à fédérer ce désir de changement de la population nigériane et notamment des membres Parti démocratique du peuple au niveau fédéral pour qu’il y ait un changement de gouvernant en 2019. Le choix d’Abubakar Atiku envoie donc un signal clair sur qui peut gagner face au gouvernement actuel », a souligné Steve Oliyide.
A 71 ans, Atiku Abubakar est un récidiviste : il en est déjà à sa quatrième tentative d’accéder à la fonction suprême, son premier essai remontant à 1992.
Il est originaire de l’Etat d’Adamaw, dans le nord-est. Une assise régionale qui pourrait lui permettre de rafler des voix sur les terres qui avaient voté pour le président Buhari en 2015.
Sa richesse, un atout incontestable
Issu d’une famille agricole, polygame et père d’une vingtaine d’enfants, Atiku Abubakar a reçu une éducation anti-occidentale centrée sur les apprentissages du Coran, avant d’entamer des études de droit. Après ses débuts au service des douanes, les années 1980 marquent son incursion dans les affaires. Il crée son entreprise de logistique pétrolière et fait fortune à Lagos.
Sa richesse estimée à plus d’un milliard de dollars est un atout incontestable dans le combat politique. Son expertise dans le secteur économique, particulièrement dans la gestion des revenus pétroliers, joue également en sa faveur.
Atiku Abubakar a quitté et retrouvé le PDP à plusieurs reprises. Vétéran politique, il a aussi fait face à des soupçons de corruption lorsqu’il était vice-président sous Obasanjo, il n’a toutefois encore jamais eu affaire à la justice.
Avec Rfi