Les têtes couronnées du grand sud, (les chefs du Grand Pont, du sud Comoé, et les chefs de la région des Lagunes), conduits par le ministre gouverneur, Robert Beugré Mambbé, ont rencontré le mardi 30 avril 2019 le président Aimé Henri Konan Bédié à sa résidence de Daoukro.
L’objet de cette visite, selon les hôtes du sphinx de Daoukro, vise essentiellement a rétablir le pont entre le Président Alassane Ouattara et son aîné Henri Konan Bédié, pont rompu entre les deux frères au lendemain de la mise sur pied effective du parti unifié RHDP.
L’on se rappelle en effet que depuis cette date, le 16 juillet 2018 les relations ne sont plus au beau fixe entre les deux hommes. << Le dialogue n’a jamais été rompu entre nous. Mais de quel dialogue s’agit-il ? Il se limite à des coups de fils sporadiques pour à s’’enquérir chacun des nouvelles de l’autre et nous présenter éventuellement les condoléances en cas de malheur >>, reconnaît lui-même le président Bédié, qui confirme ainsi le malaise entre lui et son cadet.
Robert Beugré Mambé chef de file: << Excellence, vous avez en face de vous, les chefs Atchan du district autonome d’Abidjan, les chefs Akié du district autonome d’Abidjan, les chefs du Sud Comoé comprenant les départements de Grand-Bassam, de Bonoua, d’Adiaké,d’Aboisso et de Tiapoum, les chefs venus de la région des Grands Ponts, (Dabou, Jacqueville et Grand Lahou). Ils m’ont demandé de vous exprimer leur profond respect et leur gratitude pour l’honneur que vous leur fait de les recevoir ce matin chez vous. Ils savent que parmi les hommes politiques, vous êtes un gisement de connaissances et de sagesse aussi. Ils sont venus ce matin pour parler avec à la recherche de la paix, la paix si chère à notre pays la Côte d’Ivoire dont le père fondateur Félix Houphouët-Boigny en a fait une deuxième religion. Monsieur le Président, avant de venir vous parler, ils ont procédé à de nombreuses réunions et concertations. Ils ont aussi passé beaucoup de moments en prière avant de venir ici. Après concertation, ils ont élaboré un document qui vous sera présenté >>.
Agodo Faustin, chef du village d’Akekoi pour a livré leé message des chefs venus du Grand Sud: << Nous sommes venus exprimer les préoccupations de nos populations au Président Bédié. Notre démarche vers le Premier Alassane et vers vous est le fruit d’une large concertation. Il nous est apparu nécessaire de venir pour partager avec vous les inquiétudes de nos populations dont nous sommes les porte voix. Qu’ent est-il exactement ? Excellence, nous relevons avec tristesse et amertume que l’excellence qui caractérisait vos relations avec le Président Alassane Ouattara a malheureusement pris du plomb dans l’aile de sorte que celui que vous avez toujours présenté comme votre cher cadet, avec qui vous avez sauvé la Côte d’Ivoire du chaos relativement à la crise qui a ébranlé le pays et dont nous gardons encore le triste et douloureux souvenir, celui avec qui vous avez donné à la Côte d’Ivoire d’amorcer la croissance économique à travers la réalisation de projets significatifs pour la repositionner au plan international, celui avec qui vous avez servi la cause de la paix au nom de laquelle d’énormes sacrifices ont été consentis par vous pour consolider les acquis, dis-je, se retrouve aujourd’hui dans un schéma d’apparente position laissant transparaître à nos yeux et au nom de de tous les Ivoiriens, l’amorce du divorce au plan politique entre des frères qui ne dit certes pas son nom, mais qui est pourtant la réalité de ce qui nous est servi à travers les médias. Cette situation crée à n’en point douter une atmosphère de crainte et de peur dans l’esprit de nos compatriotes par rapport au triste souvenir de notre histoire assez récente qui a laissé des traumatismes difficiles à éradiquer. C’est dans ce contexte que nous venons partager avec M. le Président, la crainte de nos populations. Elles estiment que si rien n’est fait, si vraiment rien n’est fait pour éteindre le feu qui est allumé il se propagera et finira par décimer et détruire tout ce que vous avez mis du temps à Construire par amour pour ce pays >>.
Le chef d’Akekoi va par la suite s’étendre sur les nombreux sacrifices consentis par le Président du PDCI-RDA depuis le coup d’État du 24 décembre 1999 jusqu’à ce jour. (Son exile et les pillage de ses résidences et celles de son épouse et la spoliation de ses voix a l’élection présidentielle de 2010.
Fort de la réception de cette seconde nouvelle, celle qui a motivé ses hôtes a faire le déplacement jusqu’à lui, Le prince du Nambè prendra la parole pour donner sa version du froid qui s’est installé entre lui et son frère cadet. Il leur demandera de partager leur démarche avec le Président Alassane Ouattara puis reconnaître que le malaise est réel et profond, mais qu’il ne désespère pas. << Monsieur le ministre gouverneur du district d’Abidjan, M. le secrétaire exécutif, chef du secrétariat exécutif du PDCI-RDA, Mesdames et messieurs les élus de la région de l’iffou, Honorables chefs traditionnels des Grands Ponts, du Sud Comoé et des Lagunes, honorables chefs traditionnels de l’Iffou, c’est un agréable plaisir pour moi de vous recevoir ce jour à Daoukro qui est aussi votre village, de vous recevoir une semaine après la commémoration de la résurrection du Christ. Espérons que les jours qui suivront grâce aux prières des uns et des autres apportent beaucoup de bonheur, une tranquillité de vie et la paix au peuple de Côte d’Ivoire…J’ai écouté avec une attention soutenue le message lu en votre nom à tous par votre porte parole d’Akekoi, Agodo Faustin. Je vous en remercie. Son contenu est empreint de sagesse tel le recommande la vie en société. A savoir la recherche constante du rapprochement, de l’harmonie, de la cohésion fraternelle et l’union indissoluble entre les fils et les filles d’une même communauté, d’une même famille, d’une même nation dans l’optique de consolider la paix sociale indispensable au progrès social, à la stabilité et au développement économique de notre pays. Tels ont toujours été également ma vision et ma conception de l’organisation et du fonctionnement de la vie de notre nation. C’est donc à juste titre que je m’honore du regard rétrospectif de votre porte parole sur l’ensemble des sacrifices que j’ai dû consentir au cours des événements douloureux qui jalonné la vie de notre pays depuis le coup d’État de 1999 jusqu’à ce jour. J’espère que ces sacrifices tels qu’évoqués par votre porte parole ont été portés à la connaissance du Président Alassane Ouattara lors de l’audience qu’il vous a accordée le 23 avril dernier. Si tel est le cas, je salue votre incitative allant dans le sens de la préservation de la sauvegarde d’une paix durable dans notre pays >>.
Puis il assurera qu’en sa qualité d’homme politique et d’homme d’État, il mesure à tout moment ses responsabilités de contribuer inlassablement à la cohésion sociale et à la protection des libertés publiques qui sont les fondements essentiels de toute démocratie participative et de l’État de droit. Bédié retracera tout ce qu’il a entrepris dans le cadre de la paix depuis son retour d’exil dans le cadre de la paix, (son pardon aux auteurs du coup d’État, la signature d’une alliance avec le RDR et d’autres partis politiques dont l’UDPCI fondé par Robert Guei, << l’auteur et le responsable présumé du coup d’État >>. Selon lui, << cette alliance née en 2005 à Paris, s’est transformé en groupement politique RHDP dont j’ai assuré la présidence du présidium jusqu’à la date du 16 juillet 2018 jour de la naissance du parti unifié RHDP. Ce groupement politique a remporté les élections présidentielles de 2010 et 2015 à la grande satisfaction des militants des partis membres respectifs du RHDP. Que s’est-il passé pour que ce groupement politiquedisparaisse le 16 juillet 2018 et devienne le même jour le parti unifié RHDP lors d’une assemblée générale constitutive par des responsables du RDR >>, s’est-il interrogé. Après avoir longuement évoqué ses griefs contre le RHDP, Bédié a tenu a rassurer les Ivoiriens. << Le malaise est réel et profond. Toutefois je ne désespère pas >>.
JPH
